Les cours de Méditation Pleine Conscience prolifèrent au Royaume-Uni. Portée par les média, elle a suscité un vif engouement après la publication d’une étude réalisée par l’Université d’Oxford démontrant qu’elle pouvait réduire de 44% le nombre de rechutes dans les cas de dépression. La presse l’a également présentée comme l’une des 10 pratiques « tendance » pour « façonner le monde ». Des psychiatres tiennent néanmoins à freiner cet enthousiasme en présentant les effets secondaires préoccupants de la Pleine Conscience, surtout lorsqu’elle est appliquée aux soins.
Un psychiatre londonien pense que des personnes vulnérables atteintes de maladies mentales comme la dépression ou l’anxiété ne peuvent trouver chez le praticien de Méditation Pleine Conscience la connaissance nécessaire de la maladie. Il a notamment observé des cas de « dépersonnalisation ». Les observations de ce psychiatre confirment celles de l’Université Brown aux États-Unis constatant chez certains adeptes de la méditation l’apparition de souvenirs traumatiques, d’aberrations cognitives, perceptives et sensorielles, des modifications dans l’estime de soi et des troubles dans les relations sociales. Dans certains cas, l’expérience s’est avérée extrêmement pénible.
La Méditation Pleine Conscience peut apparaître comme « un remède magique à utiliser sans restriction ». La pratique se généralise à tous les milieux, tous les endroits et toutes les générations. Cet intérêt grandissant engendre un besoin accru en praticiens et en formateurs. Selon des universitaires, des personnes enseignent la Pleine Conscience après seulement une semaine de cours alors qu’il leur faudrait un an de formation.
(Source : The Guardian, 25.08.2014)