Une ministre déléguée à la Santé disposée à promouvoir les pratiques de soin non conventionnelles

Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacienne et ancienne députée jusqu’à son entrée au gouvernement durant l’été 2022, est étroitement liée à l’Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives (ou Adaptées comme il est indiqué depuis peu sur le site de l’A-MCA).

Cette association, qui souhaite obtenir le statut d’agence gouvernementale, a pour objectif l’encadrement par le gouvernement de l’intégration des quelques 400 pratiques de médecines dites non-conventionnelles dans le système de santé français. Cet objectif affiché et un entrisme manifeste
 au sein du gouvernement in-quiètent nombre de profession-nels de santé à l’instar de Cyril Vidal, du collectif NoFakeMed, qui se dit « préoccupé par les relais dont dispose désormais cette agence au ministère de la Santé ».

Au début de l’année 2021, Agnès Firmin-Le Bodo signait une tribune dans le journal Le Monde appelant à « structurer les médecines complémentaires et alternatives » autour de l’A-MCA. Elle concluait un colloque organisé par l’association dans les murs du ministère de la Santé. En mars de la même année, Agnès Firmin-Le Bodo et sept autres députés déposaient à l’Assemblée nationale une proposition de résolution « invitant le gouvernement à créer une agence gouvernementale d’évaluation des approches complémentaires adaptées ».

La nomination d’Agnès Firmin-Le Bodo au gouvernement va-t-elle permettre à l’A-MCA de franchir une étape décisive dans son objectif d’étatisation ?  « C’est absurde ! On ne pouvait savoir qu’Agnès Firmin-Le Bodo deviendrait ministre ! Rien n’a changé pour nous, nous n’avons pas de financement d’État ! » déclare Véronique Suissa, la directrice de l’A-MCA. Selon elle, les fonds que touche l’agence « proviennent surtout des mutuelles ». Et s’il est un secteur qui anticipe et suit avec attention l’essor du marché des pratiques de soin non conventionnelles, c’est bien celui des mutuelles. Elles sont déjà plusieurs à proposer le remboursement de « médecines douces ».1 

(Source : Marianne, 21.11.2022)

1. A noter que Philippe Denormandie, le troisième co-fondateur de l’A-MCA est également directeur des relations santé du MNH Group (Mutuelle nationale des hospitaliers et des personnels de la santé et du social)

  • Auteur : Unadfi