Durant l’entre-deux-guerres en France, il n’existait pas de distinction nette entre médecine rationnelle et médecine alternative. La médecine holiste, qui défend une vision globale du patient en tenant compte de sa psychologie, son environnement et sa spiritualité, prospérait alors.
Ce courant regroupait trois grands mouvements : l’homéopathie, le naturisme médical et les réflexothérapies. Selon l’historien Léo Bernard, ces pratiques étaient défendues par de véritables médecins diplômés, bien implantés socialement, et non par des marginaux. Ces médecins holistes se revendiquaient d’un héritage ancien, notamment d’Hippocrate, et prônaient une «médecine synthétique» ou «néo-hippocratique» par opposition à la médecine «analytique» de laboratoire. L’holisme médical entretenait souvent des liens avec des courants ésotériques comme la théosophie, le magnétisme ou le spiritisme. En 1937, le premier Congrès international de médecine néo-hippocratique illustrait le succès de ce mouvement. Ces médecins publiaient dans des revues spécialisées et bénéficiaient d’une liberté de promotion de leurs idées, malgré des controverses internes entre les différents courants.
Histoires de médecines alternatives, ça vous gratouille ou ça vous chatouille ? Podcast (58 minutes) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/histoires-de-medecines-alternatives-ca-vous-gratouille-ou-ca-vous-chatouille-9120293
(Source : Radio France, 01.10.2025)
