L’ostéopathie, une pratique pas si inoffensive

Cette pratique très populaire, que l’on considère souvent comme la cousine de la kinésithérapie, peut parfois provoquer des blessures graves.

Depuis quelque temps, les signalements liés aux dérives de l’ostéopathie prennent de l’ampleur. Ainsi, Antoine Brinquin, médecin généraliste spécialisé en traumatologie, relate que « sur une quarantaine de patients par jour, au moins un » le consulte après des manipulations ostéopathiques.

Vice-président de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes et professeur des universités à Grenoble-Alpes, Nicolas Pinsault avance pour sa part que « des données d’assurance et des études de cas montrent des lésions médullaires (tétraplégie) ou des lésions vasculaires (au niveau des artères vertébrales notamment) après des manipulations vertébrales ». Toutefois, ces données ne permettent pas de savoir quel type de praticien était responsable des blessures : ostéopathe, kinésithérapeute, chiropracteur, …

Par ailleurs, comme en témoignent de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux, certains ostéopathes pratiqueraient des touchers pelviens, ce qui leur est pourtant interdit depuis 2007.

Le président du syndicat des ostéopathes, Philippe Sterlingot, dénonce une « chasse aux sorcières » visant sa profession. Selon lui, la prolifération de nombreux courants ostéopathiques (« quantique », « biodynamique », « somato-émotionnelle », « énergétique ») ne serait que du marketing. Doctolib, qui propose de réserver des consultations pour ces différents courants d’ostéopathie, se justifie : « Mentionner ostéopathie quantique ne signifie pas qu’il y a danger en soi, mais il est vrai que son efficacité n’est pas prouvée scientifiquement. Elle n’est ni interdite, ni autorisée, c’est une zone grise ». 

(Source : Le Parisien, 13.02.2024)

  • Auteur : Unadfi