Laure Manaudou, figure emblématique de la natation française, a annoncé avoir terminé une formation en kinésiologie. Non reconnue par l’État, cette pratique controversée est jugée « à risque » par la Miviludes.
Ancienne championne olympique, consultante puis conférencière, Laure Manaudou a décidé d’emprunter une nouvelle voie. Elle dit avoir suivi une formation de kinésiologie (600 heures de stage) et devrait prochainement passer la « certification ». Un choix de carrière qui soulève des questions sur les implications de cette pratique, tant sur le plan éthique que médical.
D’origine américaine, la kinésiologie a été fondée dans les années 1960 par le chiropraticien George Goodheart. Inspirée de concepts issus de la médecine chinoise, elle se base sur l’idée que le bien-être physique et mental peut être influencé par l’équilibre énergétique du corps. Mais cette discipline, classée parmi les pratiques alternatives, n’a jamais fait l’objet de validation scientifique solide. En France, la kinésiologie n’est pas reconnue par l’État et ses formations ne bénéficient d’aucune accréditation officielle. Elle figure même parmi les pratiques pseudo-thérapeutiques à risque selon la Miviludes qui estime que « des praticiens peuvent utiliser des techniques manipulatrices, influençant le patient au point de le rendre dépendant de ses services ». Ces allégations ont suscité une réaction du Syndicat National des Kinésiologues (SNK). Pour lui : « La radicalisation de certains adeptes de cette mouvance a conduit à des dérives à caractère sectaire mais ces comportements restent minoritaires et ne doivent pas remettre en question l’ensemble de la pratique ».
Reste que cette pratique n’est ni régulée ni contrôlée. En tant que personnalité publique, Laure Manaudou bénéficie d’une aura qui pourrait légitimer aux yeux de certains une discipline dont les fondements scientifiques sont contestés. Sa reconversion pourrait inciter d’autres personnes à s’intéresser à la kinésiologie, sans mesurer pleinement les risques associés à une telle démarche.
(Source : Oh ! My Mag, 26.09.2024)