Le journal suisse Le Temps souligne le rôle prépondérant des réseaux sociaux dans la prolifération des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (PNCAVT) et de développement personnel en permettant aux charlatans d’élargir leurs cibles potentielles.
Le journal cite deux exemples parmi beaucoup d’autres de praticiens déviants sévissant sur les réseaux sociaux. En premier lieu, Christian Tal Schaller qui, poursuivi en France1 et maintenant installé en Suisse, assure sur Facebook la promotion de ses formations et conférences. Dans ses vidéos, il explique par exemple les bienfaits de l’urine pour soigner le sida. Autre exemple, celui d’André Charbonnier qui promeut sur les réseaux sa méthode « Festen » consistant à libérer ses peurs, sa souffrance et vivre une vie sereine grâce à la connaissance du mental, de l’auto-hypnose et la « mobilisation de l’énergie interne ». Ces charlatans utilisent un langage pseudo-scientifique et n’hésitent pas à mettre en avant de prétendus diplômes.
Les communautés d’internautes constituées autour de ces pseudo-thérapeutes vont assurer la promotion des vidéos et des événements organisés en partageant et en commentant.
Swissmedic, l’institut suisse chargé de surveiller le marché des produits thérapeutiques, est confronté chaque année à un travail colossal pour lutter contre toutes sortes de produits thérapeutiques sortant du cadre légal. L’institut rappelle que la plupart des thérapies promettant une guérison en relation avec des produits pharmaceutiques tels que les compléments alimentaires, boissons ou autres remèdes sont illégales et présentent un danger. Pour l’individu cela peut constituer une perte de chance ainsi qu’un préjudice financier. Dans le cadre d’une opération conjointement menée avec Interpol contre le commerce illégal de produits thérapeutiques, Swissmedic a fermé 3671 sites web en 2018.
Pour Jean-François Mayer, historien et spécialiste suisse des mouvements sectaires, la caisse de résonnance représentée par les réseaux sociaux peut aussi être utilisée pour lutter contre ces charlatans et alerter des dangers potentiels.
(Source : Le Temps, 29.03.2019)
1. En 1997, il a été condamné à une interdiction d’activité d’organisation de stages et de conférences sur la santé et l’épanouissement personnel pendant 5 ans.