Le 18 décembre, le Figaro a publié deux tribunes tentant d’éclairer la question de l’intégration des PSNC dans le système de soins.
D’un côté, une tribune « contre », proposée par le collectif NoFakeMed et signée, entre autres, par l’UNADFI, les Ordres des masseurs-kinésithérapeutes, des sage-femmes et des infirmiers, le GEMPPI, le CCMM, des chercheurs experts du sujet, comme Edzard Ersnt et Nicolas Pinsault, ainsi que des médecins et des acteurs de la lutte contre les dérives thérapeutiques et sectaires.
Cette tribune souligne que la popularité des PSNC est souvent associée à « une méconnaissance de la philosophie qui les sous-tend, et de leur absence d’efficacité au-delà d’un effet contextuel ». A l’inverse, ces pratiques sont souvent considérées comme particulièrement sures, ce qui en masque les risques réels, comme des effets indésirables parfois graves et des dérives thérapeutiques ou sectaires. Le texte rappelle que « les risques doivent toujours être appréciés au regard des bénéfices attendus. Ceux liés aux PSNC sont donc inadmissibles au vu de l’inutilité de ces derniers ». Si la tribune insiste sur la nécessité de respecter les choix des malades, elle rappelle que cette décision doit être éclairée. Il est notamment primordial que les patients consultent des professionnels de santé en pouvant avoir confiance dans leurs connaissances et leurs compétences : « Les malades ont le droit, quand ils se tournent vers un professionnel de santé, un hôpital, un lieu de soins, de savoir qu’ils seront pris en charge par des professionnels de santé, proposant des soins consciencieux, dévoués, et fondés sur les données acquises de la science. » Que répondre, alors, aux vœux d’intégration des PSNC ? La tribune est sans équivoque : « se fier à ce qui a fait ses preuves, donner des moyens à la recherche, poursuivre les évaluations, s’appuyer sur le travail social, ne pas délaisser la santé mentale, améliorer la prévention, et tenir à distance les groupes de pression, qu’ils émanent des firmes pharmaceutiques ou des promoteurs de pratiques ésotériques, coûteuses et parfois dangereuses.»
La tribune « pour » est, elle, signée par 4 membres du Collège universitaire interdisciplinaire de médecine intégrative et thérapies complémentaires (CUMIC), tous médecins. Selon les membres de cette organisation, l’usage inadéquat de certaines PSNC serait plus à risque que les PSNC en elles-mêmes… oubliant donc les fondements idéologiques dangereux inhérents à ces pratiques. Le CUMIC nie également l’augmentation du recours aux PSNC repérée par la Miviludes, des associations comme l’UNADFI, plusieurs études et sondages, et divers médias. Devant la demande des patients, le CUMIC souhaite l’encadrement des PSNC pour garantir un accès sécurisé à ces pratiques. Réduire la demande des patients à un souhait de PSNC permet d’omettre leurs réelles attentes : plus d’écoute, d’empathie, de temps avec leurs médecins, sans oublier la transparence, notamment quant à l’efficacité réelle des pratiques proposées.
(Source : Le Figaro Santé, 18.12.2023)