De plus en plus de praticiens de PSNC s’installent dans les zones rurales, en bénéficiant parfois de l’aide des communes en manque de soignants.
Un grand nombre de PSNC semblent faire leur nid dans les campagnes, parfois avec le soutien des mairies. Et ce, malgré les appels à la vigilance de diverses autorités, comme l’Ordre des médecins, le ministère de la Santé, ou encore la Miviludes.
Dans un article dédié, Marianne mentionne par exemple la façon dont les PSNC ont été mises à l’honneur lors de la première édition d’Octobre Rose, organisée au profit de « Action cancer 47 » le mois dernier par le village de Frespech (Lot-et-Garonne). Pendant une journée, initiée par le maire et une magnétiseuse énergéticienne, les habitantes pouvaient, à côté de la sensibilisation au cancer du sein, profiter d’initiation à la sophrologie, la kinésiologie, l’iridologie… Des pratiques pour lesquelles aucun bénéfice n’a pu être démontré, et sur lesquelles la Miviludes appelle à la vigilance.
L’hebdomadaire évoque également la situation de Coucy-le-Château-Auffrique, village des Hauts-de-France dont les habitants peuvent se voir offrir deux heures avec un professionnel de la médecine chinoise en échange d’autant d’heures de bénévolat pour la ville. Si les séances sont désormais proposées dans un cabinet à part, elles étaient auparavant organisées dans le centre de santé municipal adossé à la mairie. Mais selon Marianne, dans certains villages, il est toujours possible de consulter ce genre de praticiens dans les locaux de la mairie.
Plus inquiétant encore, dans certains cas, les PSNC sont intégrées au cœur des maisons de santé. Le journal énumère les professions exerçant dans diverses maisons médicales ou pôles de santé : naturopathes, magnétiseurs, étiopathes, kinésiologues… Un mélange des genres illégal, alors que le Code de la Santé publique réserve ces lieux de santé aux professionnels de santé.
Une tendance liée à un phénomène bien identifié : la désertification médicale, qui progresse depuis plusieurs années, en particulier dans les zones rurales. Pour attirer médecins et professionnels de santé, les mairies créent des maisons de santé, afin de permettre un travail en groupe. Des cabinets que les mairies se doivent de remplir, pour rentabiliser les locaux… Y compris, dans certains cas, par des praticiens de PSNC qui, à l’inverse des professionnels de santé, ne manquent pas.
Selon Mathieu Repiquet, membre du collectif NoFakeMed, « les mairies ne recherchent pas des pseudo-thérapeutes, mais simplement des solutions pour leur population ». Avec un risque majeur à la clef : amplifier la confusion entre des pratiques médicales et paramédicales dont l’efficacité est éprouvée et des PSNC souvent associées à des dérives et pouvant participer à un retard de prise en charge.
(Source : Marianne, 07.11.2024)