Une minorité bruyante d’Américains affirme que les ouragans successifs seraient le fruit de manipulations climatiques orchestrées par un groupe puissant visant à influencer l’électorat. Ce type de croyances trouve un écho particulier dans des contextes de catastrophes naturelles, expliquent les psychologues.
Les études montrent que ce recours aux théories du complot est une réaction face à l’impuissance ressentie devant la montée des phénomènes climatiques extrêmes. La menace existentielle représentée par le changement climatique pousse certains à se réfugier dans des explications complotistes, qui leur offrent une illusion de contrôle. À défaut de pouvoir exercer une influence sur le climat, adhérer à ces théories leur permet de retrouver un sentiment de sécurité et de rationalité dans un monde en plein bouleversement.
Les recherches révèlent également un cercle vicieux : plus les catastrophes naturelles se multiplient, plus les croyances complotistes se renforcent, rendant les individus moins enclins à agir pour protéger l’environnement. Or, sans action concrète, le changement climatique s’aggrave, entraînant davantage de catastrophes et renforçant les théories du complot. En définitive, ce cycle auto entretenu affaiblit l’engagement pour des politiques environnementales et la cohésion sociale, au détriment de la lutte contre le changement climatique.
Pour contrer ce phénomène, les experts martèlent qu’il est crucial de renforcer la pensée analytique et l’esprit critique. Faute de telles interventions, l’adhésion aux théories complotistes ne pourra que croître et compromettre de plus en plus les efforts engagés pour freiner le réchauffement climatique. Elle accentuera aussi la fracture sociale.
(Source : Sud-Ouest, 18.10.2024)
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