Des pseudo-thérapeutes chez les secouristes en santé mentale ?

La présence de pratiquants de PSNC dans des formations aux « premiers secours en santé mentale » (PSSM) inquiète.

Depuis 2018, des formations aux « premiers secours en santé mentale » (PSSM) sont accessibles au grand public. L’objectif ? « Former des secouristes capables de mieux repérer les troubles en santé mentale […] et encourager à aller vers les professionnels adéquats » selon l’association PSSM-France, qui affirme s’appuyer sur une méthode « scientifiquement validée ». La formation dure deux jours à l’issue desquels une attestation est automatiquement délivrée, sans évaluation.


Certains praticiens de PSNC semblent toutefois utiliser ce titre pour attirer des clients. « La formation aux PSSM est instrumentalisée par des gens qui n’ont aucune compétence en psychologie et sont partisans de pratiques alternatives. L’expression secouriste en santé mentale leur permet une légitimation et apporte de la confusion dans l’esprit du grand public, qui maîtrise encore mal les distinctions entre professionnels du champ psy », explique Mickael Worms-Ehrminger, docteur en santé publique et producteur d’un podcast sur la santé mentale.


Plus inquiétant encore, certains formateurs semblent être également adeptes de PSNC et profiter du temps de formation pour promouvoir leur pratique. Plus de 70 profils faisant la promotion de pratiques ésotériques ont été identifiés par l’Express, sur les 1300 individus inscrits dans l’annuaire de l’association : sophrologues, « praticienne Reiki et accompagnante énergétique », ou encore « accélératrice d’introspection » réalisant des « bilans psychoénergétiques ». Des titres non réglementés sont également instrumentalisés, comme ceux de « psychopraticien » ou de « coach ». Plus inquiétant encore, certains participants se sont vu vanter les bienfaits du jeûne par un formateur, alors que cette pratique ne fait pas partie du contenu fixé par l’association.


(Source : L’Express, 16.03.2025)

  • Auteur : Unadfi