
Dans son dernier rapport, la Miviludes pointe la prolifération de croyances non scientifiques dans le domaine médical, où les risques de dérives sectaires restent largement méconnus du grand public.
Le danger est particulièrement marqué lorsqu’un individu se tourne vers un intervenant non diplômé, non soumis aux obligations déontologiques encadrant les professionnels de santé. Une confusion savamment entretenue, estime la Miviludes, à travers l’usage détourné du préfixe « psy » ou la cohabitation floue entre praticiens de santé et « experts bien-être » dans certains centres.
Les conséquences, souligne le rapport, peuvent être lourdes : isolement social, pressions financières, troubles psychologiques, mais aussi pertes de chances vitales en cas de maladie grave. Un chiffre inquiète particulièrement la Miviludes : 16 % des Français, et jusqu’à 24 % des 25-34 ans, auraient déjà abandonné un traitement médical au profit d’une alternative non reconnue.
Levier d’emprise plutôt qu’outil de soin
Parmi les pratiques visées : les séjours de jeûne, parfois facturés jusqu’à 2 000 € la semaine, souvent promus comme solution universelle de santé alors même qu’aucune preuve scientifique ne soutient ces affirmations. Pire, ces périodes de privation, pratiquées sans encadrement médical, exposent les participants à des états de vulnérabilité propices à la manipulation.
La Miviludes, appuyée par une étude de l’Inserm, rappelle que le jeûne, s’il doit être envisagé, ne peut l’être que dans un cadre médical strict. En l’absence de ce cadre, il devient un levier d’emprise plutôt qu’un outil de soin.
(Source : Ouest-France, 07.05.2025)
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