Condamnation de Miguel Barthéléry en appel

Le délibéré du procès en appel du naturopathe Miguel Barthéléry, qui s’était tenu en décembre 2022, a été finalement rendu le 29 mai 2023. Reconnu coupable d’exercice illégal de la médecine et usurpation d’un titre, il s’est vu infliger une peine de deux ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercer les métiers de naturopathe, magnétiseur et radiesthésiste, confirmant ainsi la condamnation en première instance. Il devra aussi verser 5 000 euros de dommage et intérêt à Camille, la principale plaignante.

Le parquet de Paris, qui n’a pas retenu l’abus de faiblesse, a précisé qu’il n’avait pu « poursuivre pour homicide involontaire, ça n’aurait pas tenu, car on n’est jamais sûr de guérir à 100 % d’un cancer ».

Camille avait saisi la justice en 2019, après la perte de son mari, mort d’un cancer des testicules traité par le naturopathe à coup de jeûnes et de purges.

Depuis le début de l’affaire Camille a été contactée par d’autres familles ayant vécu le même calvaire qu’elle. A des parents qui venaient de perdre leur fille, suivie par Barthéléry, d’un cancer de l’utérus, il a dit « tous cancers confondus, j’ai à peu près 75 % de réussite ». Selon les parents, il aurait dissuadé leur fille de suivre une chimiothérapie.

Cette assurance, le thérapeute l’a gardée tout au long du procès, lequel n’a amené aucune remise en question de ses méthodes. Jouant sur les mots, il affirme n’avoir jamais posé de diagnostic et jamais « donné de traitement, mais établi des plans de santé pour amorcer la guérison […] avant d’aller éventuellement voir un médecin par exemple. ». Pourtant les échanges avec le compagnon de Camille sont sans équivoque. « Les métastases, comme les tumeurs, sont des blocages lymphatiques. Le seul moyen d’y pallier, c’est de purger. » « Crois-moi sur parole, j’ai vu le bout de bien des états métastasiques » expliquait-il par sms au conjoint de Camille lorsque celui-ci demandait s’il devait suivre une chimiothérapie.

L’appel n’étant pas suspensif, M iguel Barthérléry a poursuivi ses activités thérapeutiques aux côtés de son associée Irène Grosjean, la papesse du cru qui a défrayé plusieurs fois la chronique1.

L’homme qui affirmait durant son procès ne pas aimer se faire appeler docteur par ses patients, n’hésite pourtant pas à mettre en avant sur internet son diplôme de docteur en « biologie moléculaire » pour servir de caution à ses pratiques.

Pratiques qu’il risque de poursuivre hors du territoire français, plus précisément au Maroc où Irène Grosjean a annoncé l’ouverture « d’un lieu dédié au manger cru ». Dans une annonce vidéo mise en ligne en novembre 2022, elle promet : « Dans notre centre, les paralysés pourront remarcher. Les cancéreux n’auront plus de cancer. Les sidéens n’auront plus de sida, les chômeurs retrouveront une situation ». 

(Source : Le Parisien, 01.06.2023)

1. Lire sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/?s=grosjean

Lire sur l’affaire sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/?s=Barthelery

  • Auteur : Unadfi