La défiance vaccinale gagne du terrain

La défiance vaccinale a toujours existé. Mais depuis la pandémie liée au Covid-19, de plus en plus de personnes deviennent perméables aux théories complotistes qui circulent, » estime Annick Opinel, membre d la commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé, dans une interview accordée à La Croix.

« La défiance vaccinale s’est accélérée dans les années 80-90 » constate Annick Opinel, par ailleurs historienne et philosophe des sciences. La raison : les polémiques sur les vaccins contre la rougeole et contre l’hépatite B. Selon elle, « les nouveautés scientifiques engendrent de la méfiance, les nouveaux vaccins en font partie ». Et la résistance aux vaccins se serait cristallisée avec la pandémie. « Une partie de la population est devenue perméable aux nombreuses théories farfelues circulant sur les réseaux sociaux » explique Annick Opinel, précisant que « tous les antivax ne sont pas complotistes… Mais tous les complotistes sont antivax ». Le problème, « c’est qu’une fois une idée installée, la raison a du mal à reprendre le dessus ». Et il n’y aurait pas de profil type d’antivax. Le noyau dur d’opposants est « très proche des complotistes les plus radicaux », mais au-delà les profils se diluent et sont nombreux. Il reste un espoir car « dans leur grande majorité, les jeunes ne sont pas très opposés aux vaccins ». Annick Opinel insiste : « il faut encourager la Miviludes dont les saisines liées à la santé atteignent des chiffres records et combattre les fake news ». Mais surtout, ne pas oublier « qu’un patient bien informé peut sauver des vies, à commencer par la sienne… Les médecins doivent prendre leur part de responsabilité ». 

(Source : La Croix, 27.10.2023)

  • Auteur : Unadfi