Une version japonaise de QAnon

Nommé J-Anon, ce groupe importe les idées du mouvement américain QAnon au Japon et se base sur une idéologie portée par une méfiance envers la Chine.

Comme dans de nombreux pays les théories de QAnon se sont développées au Japon par le biais de Japonais bilingues qui ont assuré la traduction des théories dans leur langue maternelle. Avant la suppression de leurs comptes ils ont pu diffuser massivement les contenus du groupe américain. Pour Jeffrey J. Hall, de l’Université Waseda, spécialiste de l’extrême droite japonaise, les adhérents à J-Anon sont peu nombreux et se cantonnent à une partie de l’extrême-droite japonaise qui est cependant très active sur Internet et les réseaux sociaux. Pour Koichi Nakano, politologue, il y a une proximité idéologique entre l’extrême droite nippone et l’alt-right américaine (partie de l’extrême-droite militant pour le suprémacisme blanc). vantant le fait que le Japon est une nation unie qui a su « préserver la pureté de la race ». Adhérant à une partie des théories complotistes du grand frère américain, J-Anon repose aussi sur une dénonciation d’une menace communiste chinoise accusée d’avoir infiltré le gouvernement et les médias japonais.

Ces théories dénonçant l’intrusion chinoise ont donné au groupe la possibilité de pouvoir attirer des membres de sectes comme Moon1 ou encore Happy Science2. Ces groupes ont aussi organisé des marches avec pour slogan de mettre fin au vol de l’élection américaine de Donald Trump après sa défaite. Ils perçoivent l’ex-président américain comme le seul capable de résister à « l’influence maléfique » de la Chine.

(Source : Le Monde, 28.03.2021)

1-Lire l’ensemble des articles sur Moon sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/mot-clef/moon-eglise-de-lunification/

2-Lire l’ensemble des articles sur Happy Science sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/mot-clef/happy-science/

  • Auteur : Unadfi