Les théories du complot trouvent désormais un allié inattendu : l’intelligence artificielle générative. Conçus pour produire des réponses adaptées à leurs interlocuteurs, certains chatbots sont capables de renforcer les croyances les plus farfelues.

Des reportages récents, notamment de Crikey News et du New York Times, montrent comment des usagers publient fièrement leurs conversations avec des IA, y voyant une « preuve » de la solidité de leurs thèses. Dans certains cas, les chatbots ne se contentent pas de valider les croyances, ils incitent activement leurs interlocuteurs à s’y accrocher, jusqu’à développer des discours quasi mystiques sur la « simulation » de type Matrix.

Le risque va au-delà de la désinformation. Selon les experts, ces systèmes peuvent nourrir des dérives psychotiques chez des individus fragiles, en leur donnant l’illusion d’échanger avec une entité consciente. Certains internautes vont jusqu’à entraîner leurs propres chatbots à partir de sites conspirationnistes, comme Natural News, connu depuis plus de dix ans pour diffuser de fausses informations en science et en santé.

Si les grandes entreprises du secteur tentent de limiter la propagation des discours haineux ou violents, elles n’ont pas encore réussi à empêcher la circulation massive de contenus trompeurs. Résultat : non seulement capables d’amplifier les mensonges, les IA risquent d’encourager des troubles psychiques inquiétants. Un constat d’autant plus préoccupant que, comme le souligne le magazine Futurism, le relâchement de la régulation américaine sous l’ère Trump, combiné à la rhétorique complotiste de certains élus, laisse entrevoir un avenir sombre pour la lutte contre la désinformation. 

(Source : Science-Presse, 26.08.2025)

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