Peut-on parler de spirale conspirationniste ?

Une étude menée par des chercheurs de l’Université Massey, à Auckland, en Nouvelle Zélande aurait démontré qu’une croyance conspirationniste en étaye d’autres et qu’elles se renforceraient les unes et les autres.

Le domaine de la psychologie cognitive a depuis longtemps montré que les personnes susceptibles de croire en des théories du complot sont plus promptes à en croire d’autres. Mais jusqu’à présent la théorie dominante reposait sur des facteurs psychologiques individuels comme des tendances anxieuses, paranoïaques ou un besoin de « se distinguer socialement ».

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont interrogés un panel de 1553 adultes recrutés sur Prolific1 et les ont interrogés sur leur degré d’adhésion à diverses théories du complot telles que la croyance au Nouvel Ordre mondial, à l’élaboration du Covid-19 en laboratoire, au mensonge sur l’alunissage en 1969, aux dangers de la 5G.

Les réponses des participants à l’étude ont abouti à l’élaboration d’une « carte des associations de croyances entre différentes théories conspirationnistes ».


Ainsi la carte a clairement mis en évidence qu’une personne ne croyant pas en l’alunissage de 1969 était plus susceptible de penser que le gouvernement américain avait menti sur le 11 septembre 2001 et pouvait adhérer à l’idée d’un gouvernement mondial dirigeant secrètement le monde.


Pour Matt Williams, maître de conférences à la Massey University, l’intérêt de cette cartographie est de démontrer qu’une théorie du complot peut mener à d’autres et qu’une théorie conspirationniste bénigne peut amener à en croire d’autres beaucoup plus irrationnelles par association d’idées. Il semble donc qu’aucune théorie conspirationniste ne soit à négliger, de la plus anodine à la plus dangereuse.


(Source : RTBF, 02.02.2022)

  1. Plateforme conçue pour les recherches universitaires permettant de recruter des participants à des études.

  • Auteur : Unadfi