
Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé la suppression de son programme de vérification des faits, au profit d’un système de « notes de la communauté » inspiré du modèle de la plateforme X. Ceux qui luttent contre la désinformation fustigent « un recul inquiétant ».
Ross Burley, cofondateur du Center for Information Résilience (un réseau d’enquêteurs indépendants basé au Royaume-Uni), qualifie ce revirement de « mesure d’apaisement politique » en faveur de Donald Trump, qui se vante d’ailleurs allègrement de l’influence qu’il a pu avoir sur cette décision. Ce sentiment est partagé par Michael Wagner, professeur de journalisme, qui voit dans cette initiative une « négation par Meta de sa responsabilité sociale ».
L’adoption des « notes de la communauté », basées sur des évaluations d’utilisateurs, est perçue comme un recul significatif pour la modération des contenus nocifs et un abandon des standards professionnels. Alexios Mantzarlis, chercheur à Cornell Tech, souligne que « ces évaluations sont souvent politiquement biaisées et elles exacerbent les divisions ».
Le fact-checking, actif sur Facebook depuis 2016, est appuyé par des partenaires comme l’AFP, qui jouait un rôle clé. Sa suppression va impacter financièrement ces médias collaborateurs.
Aaron Sharockman, directeur de PolitiFact, critique la justification de Meta, rappelant que le fact-checking vise à fournir du contexte, et non à censurer. Il appelle Meta à assumer sa responsabilité face à cette décision qu’il qualifie de « politique » plus que stratégique.
(Le Télégramme, 07.01.2025)
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