Ancien drogué, happé par les discours complotistes d’Alex Jones, Sean Aaron Smith s’est persuadé que la 5G menaçait l’humanité. Entre 2021 et 2022, il a incendié 22 antennes-relais autour de San Antonio. Condamné à six ans et demi de prison, il demeure convaincu d’avoir combattu un système de contrôle mondial.

À San Antonio, au Texas, le 9 septembre 2021, un pylône de 40 mètres s’embrase dans la nuit. Derrière le brasier, un homme se réjouit. Sean Aaron Smith, 30 ans, marginal, est persuadé d’avoir frappé un coup contre la « dictature technologique ». Nourri aux vidéos conspirationnistes, enfermé dans sa solitude et ses addictions, il s’est convaincu que les antennes participaient à un plan mondial pour « zombifier l’humanité ». Entre avril 2021 et mai 2022, il incendie 22 sites de téléphonie mobile, causant plus d’un million de dollars de dégâts.

Obsédé, il planifie ses attaques avec minutie. Il fait des repérages, prévoit des déguisements et fabrique des explosifs artisanaux. Son délire s’alimente des discours d’Alex Jones ou de David Icke, et de l’attentat de Nashville contre AT&T, qu’il voit comme une « inspiration ». Repéré par le FBI en mai 2022, Sean Aaron Smith est arrêté au terme d’une course-poursuite. En janvier 2024, la justice le condamne à 78 mois de prison pour incendies volontaires et port d’armes illégal.

Depuis sa cellule, il dit regretter ses gestes… Tout en arborant un tatouage d’antenne en flammes. Il affirme désormais lutter contre une nouvelle menace, l’intelligence artificielle, qu’il considère comme « pire que la 5G ».  

(Source : Slate, 17.09.2025)