Grok, le chatbot développé par Elon Musk, fait l’objet d’une méfiance croissante. Selon un rapport de Netskope, 25 % des entreprises européennes ont décidé de le bloquer totalement. À titre de comparaison, ChatGPT est bloqué par seulement 9,8 % des organisations et Gemini, l’IA de Google, par 9,2 %.

Dans le détail, Grok se retrouve au même niveau de rejet que Writesonic, Pixlr ou ElevenLabs, mais reste moins banni que Stable Diffusion (41 %) ou AiChatting (31 %). Les raisons de ce rejet sont multiples : des propos complotistes, tels que la théorie d’un soi-disant « génocide blanc » en Afrique du Sud, ou la remise en cause de la Shoah. Ces dérapages idéologiques inquiètent les entreprises, soucieuses de leur responsabilité sociétale.

Au-delà des contenus polémiques, c’est le manque de transparence de Grok qui cristallise les inquiétudes. Incertitudes sur la confidentialité des données, opacité dans l’entraînement des modèles… Pour Neil Thacker, directeur mondial de la confidentialité chez Netskope, les entreprises deviennent de plus en plus exigeantes sur ces points, et Grok ne répond pas à ces attentes.

Ce rejet s’inscrit dans un climat difficile pour Elon Musk : Tesla, son autre fleuron, voit ses ventes chuter de 49 % en Europe. Parallèlement, son soutien affiché à des personnalités politiques d’extrême droite et la censure de ses propres propos par Grok ternissent encore son image. 

(Source : Les Numériques, 28.05.2025)

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