Le concept urbain de la « ville du quart d’heure » est passé de la planification innovante à l’obsession conspirationniste. Initialement vantée pour sa proximité des services essentiels, elle est maintenant vue par les théoriciens du complot comme un outil de contrôle de la population.
Il s’agissait d’un concept urbain prometteur, c’est devenu une source d’inquiétude, voire de polémique. L’idée semblait simple : avoir tout à portée de main en quinze minutes de marche ou de vélo, quel que soit votre âge, votre origine et vos capacités. Mais les conspirationnistes y ont vu autre chose : pour eux, c’est une stratégie de contrôle, limitant nos mouvements et notre liberté individuelle.
L’urbaniste franco-colombien Carlos Moreno est l’instigateur de ce concept adopté depuis 2016 par de nombreuses villes, dont Paris, Montréal ou Milan. Les conspirationnistes n’en démordent pas, « cela va au-delà de la planification urbaine : c’est un moyen de restreindre nos libertés, un pas de plus vers un contrôle total ».
Associée à d’autres mesures comme la promotion des voitures électriques, la « ville du quart d’heure » est ainsi vue comme une tentative de remodeler nos vies selon une norme préétablie, une vision uniformisée du monde. Ces théories du complot ont entraîné des manifestations au Royaume-Uni. En France, « elles restent principalement confinées aux réseaux sociaux. Pour l’instant, du moins, leur impact politique semble limité » explique Julien Giry, chercheur en sciences politiques.
(Source : 20 Minutes, 13.04.2024)