La théorie du « complot lunaire » désespère les enseignants

Aujourd’hui encore, des lycéens affirment à leurs professeurs qu’on n’a jamais marché sur la Lune. Les enseignants doivent redoubler d’efforts pour expliquer, argumenter et contrecarrer ces idées farfelues.

Cours de physique au lycée professionnel Vauquelin (Paris XIIe). A l’ordre du jour : l’alunissage de la mission Apollo 11, photos à la clé. Un classique. Sauf que ce jour de septembre 2023, deux élèves de terminale soutiennent à leur professeur que Neil Armstrong et Buzz Aldrin n’ont jamais posé un pied sur la lune. Ils alignent des arguments trouvés sur les réseaux sociaux. Impossible de les convaincre. Et le reste de la classe ne réagit pas. En 2023, la théorie dite du « complot lunaire », née dans les années 70 en pleine montée de la défiance envers le gouvernement américain, depuis maintes fois démentie par les astronautes eux-mêmes, circule encore ! Ce que confirme le SNPDEN (Syndicat des chefs d’établissements). Si ce « moon hoax » a la vie dure, c’est grâce au développement d’Internet. Mais aussi parce qu’il est régulièrement réactivé par des « puissants » comme Vladimir Poutine. Depuis 2015, le président russe n’a de cesse de remettre en question les premiers pas de l’homme sur la Lune. Confrontés à ce flot hétérogène de fausses informations, les professeurs se sentent parfois démunis. Argumenter, expliquer et contrecarrer devient de plus en plus chronophage.

Les Editions Milan prennent les devants

Face à ce fléau, la journaliste Valentine Delattre et les Editions Milan, en partenariat avec YouTube, ont pubié une série de vidéos baptisées « Mytho-théories ». La stratégie consiste à prendre les devants en démontant les fausses infos et en déconstruisant les théories complotistes. L’autre antidote reste la science elle-même. L’UdPPC (Union des professeurs de physique et de chimie) milite ainsi pour que l’enseignement scientifique fasse partie du tronc commun et ne soit pas une spécialité comme le voudraient certains. Ces enseignants en ont la conviction : « des centaines d’heures de cours renforcent le savoir. Sinon, on bascule dans le monde de l’opinion ». 

(Source : Le Parisien, 19.12.2023)

  • Auteur : Unadfi