Des journalistes menacés par des opérations de désinformation et de haine en ligne

L’Indienne Gauri Lankesh, assassinée en 2017 suite à une campagne mensongère en ligne, était une journaliste (parmi d’autres) qui a perdu la vie après des opérations d’infox et de haine sur le web. Le Monde et le consortium Forbidden Stories ont enquêté.

Alors qu’elle s’apprêtait à publier un article sur « l’âge des fausses informations », Gauri Lankesh Patrike a été touchée par 4 tirs d’arme de poing en 2017. Dans son texte, « elle revenait sur la diffusion virale d’une rumeur lancée par les conservateurs hindous, accusant l’opposition libérale de censure ». Un an plus tôt, elle avait été victime d’une campagne de harcèlement en ligne. Des désinformateurs avaient orchestré son assassinat en manipulant une vidéo d’elle sur Youtube pour attiser la haine à son encontre. En effet, un montage déformait ses propos de manière à la faire passer pour anti-hindou et susciter ainsi la colère de la communauté.

De la même façon, des journalistes comme la Philippine Maria Ressa qui avait dénoncé en 2016 les fermes à trolls du président Rodrigo Duterte ou bien sa consoeur finlandaise Jessikka Aro qui avait investigué sur la ferme à trolls russe de l’Internet Research Ageny, ont été ciblées par de violentes campagnes de désinformation, nuisant directement à leur sécurité physique.

Le Monde et ses partenaires publieront bientôt une série de révélations sur des sociétés proposant leurs services monnayés pour ruiner ou sauver une réputation, truquer un scrutin ou manipuler l’opinion. 

(Source : Le Monde.fr, 14.02.2023)