De mauvaises influences

Surfant sur la crise sanitaire, des influenceurs relaient sur différents réseaux sociaux des théories mensongères et dangereuses sur les vaccins et les différents aménagements sanitaires permettant de lutter contre l’épidémie. Ils touchent bien souvent un jeune public et il semble que les différents médias sociaux peinent à prendre des sanctions.

Les influenceurs aux millions d’abonnés reprennent des théories complotistes à leur compte, bien souvent à des fins mercantiles. Connaissant parfaitement le fonctionnement des réseaux sociaux, ils semblent difficilement condamnables. Pour Sylvain Delouvée, maître de conférences en psychologie sociale à l’université Rennes 2, les influenceurs utilisent les recettes habituelles de leurs propres vidéos : des musiques entrainantes, des danses, une mise en scène travaillée et des récits basés sur des histoires personnelles afin de populariser et de banaliser des discours complotistes dangereux auprès parfois d’un public relativement jeune. Ces jeunes utilisent les réseaux sociaux afin de s’informer et Romy Sauvayre, sociologue des croyances à l’université de Clermont Auvergne et au CNRS, alerte sur le fait qu’adhérer et suivre quotidiennement un influenceur augmente la probabilité de croire ce qu’il dit. La confiance accordée à une personne est un élément clé dans la diffusion des croyances.

Certains réseaux sociaux proposent des contenus parfois éphémères ce qui pourrait permettre à certains influenceurs d’échapper à une modération en évitant que ces contenus laissent une trace écrite ou même que les arguments défendus puissent être débattus sur le temps long.

Le cheval de bataille de ces influenceurs est aussi économique car partager des contenus antivax ou anti-masque leur permet de provoquer des réactions, ce qui est primordial pour monétiser leur contenu grâce aux revenus de nouvelles publicités. Revers de la médaille, ces influenceurs peuvent aussi perdre les partenariats qui ne souhaitent pas soutenir des discours complotistes.

D’un point de vue légal, les réseaux se basent sur la liberté d’expression et laissent les fausses nouvelles se propager.

(Source : BFMTV, 08.10.2021)

  • Auteur : Unadfi