
HALTE AUX TENTATIVES DE DISCREDIT
L’UNADFI (Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu victimes de sectes), association reconnue d’utilité publique depuis 1996, s’inquiète de la multiplication de publications visant à jeter le discrédit sur les acteurs engagés dans la lutte contre les dérives sectaires, qu’il s’agisse d’associations, de la MIVILUDES, ou d’instances européennes de prévention.
Une récente tribune, émanant d’une association se présentant comme défenseure de la liberté de conscience, illustre parfaitement cette tendance : une série d’attaques ad hominem, d’interprétations partiales de décisions de justice, et une présentation déformée des faits.
Voici quelques éléments de clarification.
Qualifier de « procédures bâillons » les actions judiciaires engagées par des associations ou institutions publiques revient à inverser les rôles. Il ne s’agit pas de faire taire qui que ce soit, mais de faire respecter la loi et de protéger les citoyens de l’emprise sectaire. À l’inverse, ce sont certains groupes ou mouvances proches de structures problématiques qui ont historiquement eu recours aux procédures judiciaires abusives pour intimider leurs contradicteurs, une pratique bien identifiée par les institutions européennes.
La dernière tribune que nous avons lu avec attention mentionne des décisions de justice prétendument accablantes pour les institutions. Il est essentiel d’apporter les précisions suivantes.
Une décision défavorable à une association engagée contre les dérives sectaires concernait un point de droit technique relevant du droit de la presse, et non une infraction pénale ni une diffamation reconnue.
Des critiques adressées à la MIVILUDES sur certaines formulations dans ses rapports ont donné lieu à des ajustements administratifs, mais aucune condamnation pour mensonge ni faute grave n’a été retenue.
Le fait de sortir des décisions de leur contexte pour les présenter comme la preuve d’un « système délinquant » relève de la manipulation rhétorique, pas de l’analyse juridique.
Des plaintes pénales sont par ailleurs évoquées comme si elles pouvaient constituer des faits établis. Or, le dépôt d’une plainte ne vaut ni preuve, ni culpabilité. Dans un État de droit, toute plainte peut être examinée, sans pour autant que des fautes soient retenues.
Agiter des enquêtes en cours pour tenter de discréditer préventivement les institutions, c’est précisément l’instrumentalisation que dénoncent ceux qui luttent contre les dérives sectaires.
Ce type de discours n’est pas nouveau : il consiste à se présenter comme victime d’un complot, à dénoncer des persécutions imaginaires, et à désigner comme coupables ceux qui dénoncent les abus. Cette rhétorique est typique des structures sectaires cherchant à inverser les responsabilités.
Les procédures judiciaires abusives visant à intimider chercheurs, journalistes ou ONG engagés dans la prévention des dérives sectaires ont été clairement identifiées par le Parlement européen, qui a récemment légiféré contre les procédures bâillons (ou SLAPPs).
Le rapport du Parlement de 2021, suivi d’une directive en 2024, alerte sur les risques d’instrumentalisation du droit par certains groupes à visée spirituelle ou idéologique.
L’UNADFI renouvelle son engagement pour la défense des victimes, le respect des libertés fondamentales, et la lutte contre toutes les formes d’emprise. Elle appelle à la prudence face aux tentatives de déstabilisation par le soupçon, et réaffirme que seule une vigilance fondée sur le droit, les faits et l’intérêt général permet de garantir une véritable liberté de conscience.