Alors que les traînées d’avion suscitent, depuis des années, les fantasmes des partisans des chemtrails, des scientifiques s’invitent dans le débat. « Si ces traces blanches ne cachent aucun complot », rappellent-ils, « elles contribuent bel et bien au réchauffement climatique ».

Lors d’une conférence sur le climat à l’University College de Londres, un journaliste se souvient d’avoir vu surgir un groupe de manifestants singuliers : les partisans de la théorie du complot des chemtrails. Selon eux, les traînées laissées par les avions contiendraient des produits chimiques destinés à manipuler la météo ou empoisonner la population. En réalité, il ne s’agit que de cristaux de glace formés par la vapeur d’eau dans les gaz d’échappement à haute altitude.

Ce qui est vrai c’est que ces traînées, appelées cirrus de condensation, ont bel et bien un impact climatique. Selon les scientifiques, elles contribuent au réchauffement global en piégeant le rayonnement infrarouge, un effet comparable à celui des gaz à effet de serre. Un récent rapport commandé par la NASA montre que leur influence pourrait même dépasser celle du CO2 émis par les avions.

Les chercheurs recommandent d’agir sur la composition des carburants, la conception des moteurs ou le routage des vols pour limiter ces effets. Mais sous une administration américaine hostile à la science, « peu d’actions concrètes sont à attendre » déplorent les observateurs.

Ironie du sort, la théorie des chemtrails, née d’une méfiance envers les pouvoirs politiques et économiques, sert aujourd’hui les intérêts de l’industrie aérienne et fossile. Elle détourne l’attention du véritable enjeu : la contribution réelle de l’aviation au réchauffement climatique. 

(Source : Issues, 09.10.2025)

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