Depuis 2019, la formation aux premiers secours en santé mentale connaît un franc succès en France. Si l’objectif est louable, des voix s’élèvent face à son usage détourné par certains praticiens de médecines alternatives.

Inspirée d’un modèle australien et soutenue par le gouvernement, la formation aux premiers secours en santé mentale a déjà formé plus de 195.000 personnes à identifier et accompagner les troubles psychiques courants. Et nombreux sont ceux qui se présentent aujourd’hui comme « secouristes en santé mentale » sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn. Le certificat délivré par l’association PSSM France atteste de leur formation aux principes de premier secours en santé mentale mais n’en fait pas des professionnels de la santé mentale. Or des naturopathes, énergéticiens et autres aromathérapeutes l’utilisent pour crédibiliser leurs méthodes non validées scientifiquement, créant une confusion auprès du public.

Le docteur en santé publique Mickaël Worms-Ehrminger alerte sur ce flou, rappelant que les secouristes en santé mentale ne sont ni thérapeutes ni soignants. Il pointe aussi un risque majeur : celui que ces praticiens deviennent eux-mêmes formateurs et diffusent des approches ésotériques. Une inquiétude partagée par la Miviludes, qui a déjà reçu plusieurs signalements.

Face à ces dérives, PSSM France se dit vigilante et annonce renforcer ses contrôles pour préserver l’intégrité de sa mission. 

(Source : Doctissimo, 11.05.2025)

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