L’organisation missionnaire chrétienne internationale YWAM (1) (Youth With a Mission) fait face à de graves accusations d’anciens jeunes volontaires. Ils dénoncent des abus spirituels, des pratiques humiliantes et des rituels visant à « guérir » l’homosexualité.
Une enquête de The Observer vient de dévoiler des témoignages accablants. Les faits reprochés à YWAM se seraient déroulés pendant au moins vingt ans sur dix-huit sites différents.
Des jeunes adultes britanniques ayant participé à des programmes de formation et de mission à l’étranger ont décidé de briser le silence. Ils racontent avoir été poussés à des « confessions publiques de péchés », où ils étaient contraints de narrer devant le groupe des épisodes intimes de leur vie comme des relations sexuelles hors mariage, des attirances homosexuelles ou de simples pensées jugées rebelles. Certains évoquent des rites proches de l’exorcisme, parfois violents, pour expulser des « démons ». Ils dénoncent une culture de contrôle, une culpabilisation spirituelle et disent être sortis traumatisés de leur expérience.
L’organisation, présente dans 180 pays, rejette toute généralisation mais reconnaît que certaines bases ont failli à leurs obligations de protection. L’une d’elle, située au Royaume-Uni, a été récemment fermée après des allégations d’abus. En Australie, une base avait déjà été mise en cause en 2021 pour sa gestion controversée de plaintes d’agressions sexuelles.
Malgré ces révélations, YWAM poursuit ses activités de recrutement massif à travers des événements comme Send UK & Ireland, qui vise à mobiliser 100 000 jeunes missionnaires.
YWAM affirme revoir ses pratiques et condamne toute coercition ou humiliation, tout en maintenant une ligne théologique conservatrice sur la sexualité.
(1) Youth With a Mission (YWAM) « est une organisation internationale formée de chrétiens provenant de différentes cultures, générations et traditions chrétiennes, consacrés à servir Jésus dans le monde entier. » YWAM France, connue sous le nom Jeunesse En Mission (JEM), a 7 centres en France.
(Source : The Guardian, 05.04.2025)
