Le rosicrucianisme est une mouvance née au XVIIe siècle. À la fois syncrétisme ésotérique et doctrine nouvelle en son temps, elle connaîtra un renouveau au XVIIIe siècle en parallèle de la Franc-Maçonnerie. Ayant fait florès depuis, elle jouit d’une image romantique par la place qu’elle a prise dans l’Art, la musique et la littérature en particulier. Plus prosaïquement, elle sert aujourd’hui de source d’inspiration à de nombreux mouvements sectaires s’en inspirant à minima ou s’en revendiquant directement.
Au commencement était le verbe…
Si l’on en croit les Rosicruciens eux-mêmes, tout démarre avec un certain Cristian Rosenkreutz (donc un chrétien rose-croix, la sémantique est très importante pour eux), un modeste germain orphelin né en 1378, et qui à l’âge de 16 ans quitte son monastère pour le vaste monde, « apprenant des sciences diverses et variées » auprès de grands maîtres, humains ou non… « afin de percer les secrets de la Nature et du Divin » . Il progresse en prodige et revient en Allemagne où il récupère trois de ses condisciples croisés sur les routes et fonde le Couvent du Saint-Esprit, caché on ne sait où, pour poursuivre leur mise en commun des savoirs. Ils sont rejoints par quatre nouveaux membres sur place (les chiffres ont une forte valeur symbolique pour les Rosicruciens, comme pour la plupart des courants hermétiques ).