Le gourou présumé des Reclus de Monflanquin condamné

A l’automne 2001, onze membres d’une même famille, les Védrines, ont vécu reclus dans leur propriété de Monflanquin dans le Lot-et-Garonne. Ils y resteront jusqu’en 2008, date à laquelle certains rejoindront à Oxford (Grande-Bretagne) leur « gourou » présumé, Thierry Tilly. Ce dernier est soupçonné de les avoir manipulés et ruinés : en huit ans les Védrines ont ainsi été dépouillés de leurs biens. Le bénéfice que pourrait en avoir tiré Thierry Tilly est estimé à 4 millions d’euros. Trois personnes sont mises en examen dans ce dossier.
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Les dérapages des psys

Une mise en garde qui vise certains psys susceptibles de devenir «nuisibles», sinon toxiques. Ainsi en est-il des promoteurs du «cri primal» ou du «rebirth», techniques très en vogue aux États-Unis dans les années 2000 et qui consistent à aider le patient à revivre les émotions premières de sa naissance. Des phénomènes de «décompensation» très graves ont été observés chez certains patients adeptes de ces méthodes…
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Apostat, une accusation récurrente

En guise d’introduction, il nous a paru essentiel de reprendre les grandes lignes d’une analyse menée par Jean-Pierre Jougla (avoué, membre de longue date de l’ADFI et administrateur de l’UNADFI) sur l’accusation d’apostasie, accusation destinée à neutraliser les témoignages douloureux qu’apportent d’anciens adeptes.

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Editorial

L’emprise, qui vise à obtenir d’un individu, par diverses techniques, un engagement durable et extensif suppose que soit limitée ou même exclue toute critique ou influence divergente. Les dérives sectaires s’accompagnent donc, le plus souvent, de stratégies éprouvées pour isoler les victimes de leur environnement familial et social : activités multiples, obligatoires ou fortement encouragées, déplacements fréquents ou envoi dans un pays lointain, déménagement avec adresse tenue secrète, allusions négatives ou accusations graves envers des personnes de l’entourage proche, etc.

Lorsque l’emprise s’exerce au sein d’un groupe, cette coupure avec l’extérieur se double d’un contrôle des relations entre les membres ; le gourou s’immisce dans les relations amicales, intervient pour faire ou défaire des couples, se substitue aux parents auprès de leurs enfants.
Les liens, fondés sur le partage de croyances et de pratiques imposées, ne sont bien souvent qu’apparence, les membres apprennent à se méfier les uns des autres.

Sur l’individu ainsi subtilement isolé, le gourou (ou les dirigeants) fait pression pour contrecarrer tout désir d’autonomie. L’emprise ne supporte en effet aucun désaccord ou comportement non conforme, la sanction est alors l’exclusion… La responsabilité en incombe tout entière à l’exclu. Il est accusé de trahison, d’actions ou d’intentions perverses, sa réputation est détruite, et les adeptes restés dans le groupe doivent l’éviter.

Quelles que soient les motivations de ce bannissement — inciter la personne à faire totale allégeance pour espérer retrouver les siens, garder « pure » la communauté en la préservant de toute « contamination », terroriser les membres restants — cette pratique est une atteinte à la liberté de conscience[1]. Cette atteinte doit être dénoncée et devrait être sanctionnée… s’il n’était pas si difficile et incertain pour les victimes de porter plainte.

Une fois encore, il faut insister sur la nécessité de développer la connaissance et la compréhension du phénomène d’emprise notamment auprès des acteurs de la Justice.

[1] Déclaration universelle des Droits de l’Homme, Article 18 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction […] »

Isoler, déchoir, bannir

L’emprise, qui vise à obtenir d’un individu, par diverses techniques, un engagement durable et extensif suppose que soit limitée ou même exclue toute critique ou influence divergente. Les dérives sectaires s’accompagnent donc, le plus souvent, de stratégies éprouvées pour isoler les victimes de leur environnement familial et social : activités multiples, obligatoires ou fortement encouragées, déplacements fréquents ou envoi dans un pays lointain, déménagement avec adresse tenue secrète, allusions négatives ou accusations graves envers des personnes de l’entourage proche, etc.
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Le syndrome de stress post-traumatique et autres conséquences de l’engagement dans une secte

Doni P. Whitsett, Ph. D, est professeur clinique en Sciences sociales à l’University of Southern California (Etats-Unis). Elle a travaillé avec des adeptes de sectes et leurs familles pendant de nombreuses années.
Extraits de son intervention lors du colloque de la FECRIS, « Les abus récurrents des sectes : témoignages et preuves », à Varsovie, le 7 mai 2011.

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est, je crois, essentiellement un trouble de la régulation de l’affect. De nombreux professionnels de santé mentale ont fini par estimer que la régulation de l’affect constitue la pierre angulaire d’une bonne santé mentale tandis que son dérèglement est à la base de la maladie mentale. Les connaissances actuelles sur le trauma et en particulier ses aspects neurologiques permettent de mieux comprendre ce syndrome.

Le syndrome de stress post-traumatique

Selon la définition du DSM-IV[1], le SSPT est : « L’exposition à un événement qui dépasse le cadre de l’expérience humaine normale ».

Pour remplir les conditions de ce diagnostic, la symptomatologie du client doit inclure trois aspects :
 

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