Un ancien trapéziste décède après un rituel chamanique

Une enquête criminelle est actuellement menée par les autorités péruviennes suite à la mort d’un français, Fabrice Champion, tétraplégique depuis un accident de trapèze survenu en 2004, s’était rendu seul au Pérou, en fauteuil roulant. Il avait fait partie de l’une des premières promotions du Centre national des arts du cirque (Cnac) en 1991, puis avait cofondé la compagnie des Arts Sauts, une compagnie d’acrobates qui avait rencontré un succès mondial.


Son corps a été retrouvé sans vie dans une chambre du centre « L’esprit de Anaconda » situé en pleine jungle amazonienne. Il gisait inanimé, la bouche ensanglantée, avec plusieurs bouteilles de la plante hallucinogène, l’ayahuasca.

La veille de sa mort, il avait participé à une cérémonie d’initiation à des rites chamaniques.

Les autorités péruviennes ont formulé l’hypothèse d’une overdose d’ayahuasca, sans écarter la possibilité que le décès pourrait résulter d’un mélange avec des médicaments. Les deux « guérisseurs » du centre « L’esprit de Anaconda », Walter Martinez Guimarai et Hugo Ochavano Sanantino, ont été interrogés pour les besoins de l’enquête policière.

Le représentant du Ministère public, Miguel Gasteru, a indiqué qu’il attendrait les résultats de l’autopsie pratiquée à Lima par le médecin légiste. D’autres expertises sont actuellement en cours dans les laboratoires de la police.

Un grand nombre de Français se rendent au Pérou à l’instar de Fabrice Champion, « surfant sur la vague chamanique ». A Iquitos, des centaines de petites agences de voyage proposent pour environ 150 euros des « packages-découverte » dans la forêt amazonienne incluant des rencontres avec des Indiens et une initiation à l’ayahuasca. Mais depuis le décès, en août 2011, d’une française de 43 ans à Tarapoto, au nord-est du Pérou, l’ambassade de France à Lima met en garde les voyageurs sur son site concernant la consommation de la plante hallucinogène.

En France, l’ayahuasca est inscrite au registre des stupéfiants depuis 2007. « Ce qui n’empêche en rien des pseudo-thérapeutes d’organiser des ateliers chamaniques clandestins », prévient Guy Rouquet, président de l’association « Psychothérapie Vigilance ».

Lire l’article de Guy Rouquet « [Ayahuasca, un touriste français décède après un rituel au centre péruvien Espiritu de Anaconda » sur le site Pyschothérapie Vigilance, ainsi que le commentaire de Guy Rouquet à la suite de l’article.

Source : JDD, 18.12.2011 & L’Union / L’Ardennais, 18.12.2011