Recours collectif contre les Témoins de Jéhovah

L’année dernière, d’ex-adeptes victimes d’agressions sexuelles au sein des Témoins de Jéhovah avaient déposé un recours collectif contre l’organisation devant la cour supérieur du Québec1. Une décision devrait être rendue l’année prochaine pour valider cette procédure.


Le recours a été déposé par des personnes qui prétendent avoir été agressées sexuellement par des membres et des dirigeants du mouvement, certaines alors qu’elles étaient enfants. Les dommages moraux et punitifs de la poursuite seraient de 250 000 dollars par plaignants. La Watchtower Bible Tract Society of Canada (maison mère du mouvement au Canada) ainsi que le siége social mondial basé aux Etats-Unis sont visés par ce recours.

La demande d’autorisation de recours collectif a été déposée au nom de Lisa Blais. A l’âge de 16 ans, elle aurait été agressée par son frère ainé. Les membres de sa congrégation n’auraient rien fait pour la protéger alors qu’elle s’était plainte de ces agressions auprès des anciens. Par la suite, elle a quitté le domicile familial avant d’être excommuniée à l’âge de 24 ans. Pour l’avocat de l’organisation, Jean St-Onge, Lisa Blais n’aurait pas démontré que la haute direction des Témoins de Jéhovah était au courant des agressions ou qu’elle aurait tenté de les dissimuler. Pour lui, la plainte reposerait sur des opinions et des hypothèses sans fondement.

Pour les plaignants, le système juridique interne au Témoins de Jéhovah aurait découragé les familles de dénoncer les faits aux autorités. Ce mutisme à propos des agressions relèverait d’une volonté de l’autorité centrale de la Watchtower. En effet, des règles strictes seraient appliquées concernant les dénonciations afin d’éviter toute nuisance envers le groupe. Du côté de la défense, on évoque plusieurs courriers émis par les dirigeants du mouvement disant aux membres de signaler les agressions aux autorités judiciaires. Les anciens devaient également contacter le service juridique de l’organisation en cas d’affaire d’agressions sexuelles.

Chantal Corriveau, juge de la Cour supérieure, devra décider si la demande est suffisamment étayée pour autoriser l’action collective. Une démarche semblable à celle intentée au Québec a également été lancée en Ontario2.

(Sources : Radio Canada International, 17.12.2018 & Ici Radio Canada, 18.12.2018)

1. Lire sur le site de l’UNADFI : Nouveau recours collectif contre les Témoins de Jéhovah : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/nouveau-recours-collectif-contre-les-temoins-de-jehovah/

2. Lire sur le site de l’UNADFI, Les victimes parlent pour faire changer la Watchtower : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/les-victimes-parlent-pour-faire-changer-la-watchtower/