Quand secte et entreprise font bon marché

Le dirigeant sud-coréen de Samsung, Lee Jae-yong a été placé le 16 février dernier en détention dans une affaire de corruption qui secoue le pays. Derrière ce scandale se cache un groupe sectaire qui entretiendrait une relation étroite avec la présidente sud-coréenne Park Geun-hye.

En janvier dernier, un procureur de Séoul avait déjà tenté de formuler une demande d’arrestation à l’encontre de Lee Jae-young suspecté d’avoir fait des dons à une association créée par la secte de l’Église de la vie éternelle.

En février, les enquêteurs faisaient de nouvelles découvertes motivant le tribunal central à déposer un mandat d’arrêt pour motifs de corruption, parjure et détournement de fonds. Lee Jae-young est accusé d’avoir contribué au paiement, au nom de Samsung, de 37 millions de dollars versés en pots-de-vin à des associations liées à Choi Soon-sil, fille du fondateur de l’Église de la vie éternelle. En novembre dernier, une affaire secouait déjà la Corée du Sud en révélant la relation entre Choi Soon-sil et Park Geun-hye, la présidente de la Corée du Sud1. Elle aurait profité de cette relation pour orienter les conglomérats du pays à verser d’importantes sommes d’argent à ses différentes fondations. Au total plusieurs entreprises auraient donné 70 millions de dollars, notamment Samsung qui aurait profité de cette relation avec le gouvernement pour se voir faciliter la fusion de deux filiales.

Cette affaire anime la Corée du Sud sur le plan économique car Samsung bénéficie d’une aura importante mais aussi d’un point de vue politique car la présidente avait été élue en promettant de réduire l’influence des conglomérats en Corée du Sud où elle subit aujourd’hui d’âpres critiques.

(Sources : Libération & Numerama, 17.02.2017)

1. Lire sur le site de l’Unadfi, La présidente sous influence : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/la-presidente-sous-influence