Procès en appel de Robert Le Dinh : verdict

Le procès en appel de Robert Le Dinh alias Tang a eu lieu du 28 mars au 6 avril 2012 devant la cour d’assises de Toulouse. Il avait été condamné en première instance, au tribunal de Foix dans l’Ariège, pour viols aggravés, agressions sexuelles y compris sur des mineures, et abus de faiblesse à 15 ans de réclusion criminelle. Incarcéré à l’issue du délibéré, il avait fait appel de sa condamnation.


Sept anciens membres de la communauté qu’il dirigeait, l’Association de défense des libertés dans l’institution française (ADLEIF) se sont portés partie civile dans ce procès.

L’UNADFI s’est également portée partie civile.

Alors que 12 années de réclusion criminelle avaient été requises, Robert Le Dinh a finalement été condamné à 10 ans de prison pour agression sexuelle sur deux mineures.

Dans son verdict, la cour d’assises de la Haute Garonne a écarté les viols et les abus de faiblesse aggravés, ainsi que les faits d’escroquerie.

L’une des parties civiles, Isabelle Lorenzato, malgré sa « terrible déception » de ne pas avoir été reconnue comme victime, s’est dite « soulagée » que les « enfants aient été protégés par la justice » et que Robert Le Dinh ne puisse plus faire de mal pendant dix ans.

Interrogé, l’un des avocats des parties civiles, Me Daniel Picotin, attend de la Chancellerie qu’elle dépose un pourvoi en cassation pour qu’ait lieu un nouveau procès. Il déclare que Robert le Dinh est « un gourou total » et comme l’a démontré un expert lors du procès de Toulouse, « on est bel et bien dans la manipulation mentale ». Il estime que c’est à l’Etat de saisir la Cour de Cassation.

AFFAIRE LE DINH : COMPRENDRE L’EMPRISE MENTALE

Le jugement à l’issue du procès de Robert Le Dinh est l’occasion de revenir sur la notion d’emprise mentale. Catherine Picard, co-auteure de la loi About-Picard sur les abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse, a agi aux côtés des victimes par le biais de l’UNADFI. Elle revient sur la notion d’emprise mentale qui consiste à « influer sur les secteurs de vulnérabilité d’un individu par le biais de techniques diverses ». Ce « stratagème aboutit à la perte des repères de la vie courante et des repères familiaux ».

Catherine Picard explique la mise à l’écart « du facteur aggravant » dans le procès Robert Le Dinh par le fait que les magistrats n’auraient pas adhéré à la notion d’emprise mentale et « n’auraient pas consacré de temps à l’approche de la personnalité de Robert Le Dinh », démarche « pourtant essentielle à la compréhension des faits ».
(Source : Lextimes.fr, Stéphanie Cauvy, 23.04.2012)

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Source : Le Petit Bleu de Lot-et-Garonne, Johanna Decorse, 07.04.2012 & LeDépêche.fr, 10.04.2012