Peut-on tout permettre au nom de la liberté religieuse ?

C’est le débat qui fait rage aux Etats-Unis depuis qu’en Indiana, une mère de famille, Kin Park Thaing, accusée de coups et blessures sur son enfant de sept ans, a demandé l’annulation des poursuites contre elle en invoquant l’« Indiana’s religious freedom restoration act ».

Dès son adoption en 2015, cette loi protégeant la liberté religieuse avait suscité de nombreuses polémiques. En effet, elle oblige le gouvernement à démontrer un intérêt supérieur avant d’empiéter sur la liberté religieuse d’une personne.

Kin Park Thaing affirme que c’est le respect de ses croyances chrétiennes qui ont influencé son comportement à l’encontre de son fils : estimant qu’il avait commis un pêché en se montrant dévêtu devant sa petite soeur de trois ans, cette mère a punis les deux enfants en les frappant avec un cintre, pour les sauver de l’enfer et les « dresser » avant qu’il ne soit trop tard. Elle est la première personne accusée de violence sur mineur à recourir à cette loi.

La préoccupation principale des juges dans cette affaire sera de définir la limite entre une punition raisonnable et un châtiment corporel basé sur des principes religieux afin de protéger les enfants de maltraitances tout en garantissant la liberté de croyance. Aux Etats-Unis, il n’est pas rare que des parents avancent l’argument religieux pour justifier leurs décisions en matière d’éducation ou de santé. Jusqu’au cas extrême, où certains, s’en remettant à Dieu, renoncent aux soins médicaux.

Le cas de Kin Park Thaing sera jugé en octobre 2016.

(Sources: The Washington Post, 01.09.2016, The Week, 07.09.2016 & The Atlantic, 02.09.2016)