MOUVEMENT DU GRAAL – Le procès d’un gourou en blouse blanche

Douze ans après le décès d’Evelyne Marsaleix, le Dr Guéniot, adepte de la secte guérisseuse, Le Mouvement du Graal, a été jugé en appel les 26, 27 et 28 février 2008 à la Cour d’Appel de Douai (deux ans après une condamnation en première instance pour non assistance à personne en danger).


Evelyne Marsaleix, jeune femme atteinte d’un cancer du sein, refuse dans un premier temps d’avoir recours à la chimiothérapie et cherche « des solutions » du côté des médecines alternatives. Elle se fait prescrire un traitement homéopathique par deux médecins : Guéniot et Saint-Omer. Un an et demi plus tard, alors que sa tumeur a plus que doublé, elle suit un jeune « purificateur » recommandé par les parents d’une amie, les Ohl
Quelques mois avant sa mort, la jeune femme, réalisant qu’elle avait été manipulée par les deux médecines et le couple Ohl qui faisaient tous partie du Mouvement du Graal, porte plainte.

Aujourd’hui un comité de soutien d’inconditionnels défend le Dr Guéniot. Le credo de ce dernier tient en trois points : la science médicale est dans l’impasse, il faut y introduire un peu de spiritualité, seul lui-même, « leader homéopathique » plein de « charisme » peut y parvenir…
Dans son réquisitoire, l’avocate générale Catherine Champrenault a réclamé une peine de deux ans de prison avec sursis et l’interdiction définitive d’exercer ainsi qu’une amende de 50.000 euros. Elle a rappelé « les conditions atroces » du décès d’Evelyne Marsaleix, 31 ans, mère de deux jeunes enfants. Comme lors du procès en première instance à Lille, la défense a demandé la relaxe du Dr Guéniot « en plaidant qu’il n’avait vu qu’une seule fois Mme Marsaleix « 22 mois avant sa mort » et qu’il n’avait fait « que l’orienter vers son collègue, Saint-Omer, lui aussi membre du Mouvement du Graal.
La cour a mis sa décision en délibéré au 18 septembre.

Des scellés ont tout simplement disparu !
Le journal Nord Eclair évoque les fragilités du dossier d’instruction. En effet, des scellés ont tout simplement disparu ! La Cour d’appel de Douai a été contrainte de reconnaître cette disparition et en conséquence, la « non validité partielle de documents dont on ne peut plus produire le contenu »… Or, c’est bien sur des scellés que reposaient une bonne partie des arguments en défaveur du Dr Guéniot.

(Source : Marianne, Elodie Vialle, 29.02.08, Nord Eclair, 26.02.08, AFP, 28.02.08)

Communiqué de presse de l’ADFI Nord Pas de Calais Picardie

Dans l’affaire Marsaleix, l’UNADFI est partie civile. Et la présidente de l’ADFI Nord, Charline Delporte, a été citée à comparaître comme témoin.
Le communiqué rappelle qu’en première instance, le jugement avait condamné le Dr Guéniot à 2 ans de prison avec sursis et à une interdiction à vie d’exercer la médecine, l’autre médecin, Saint-Omer, (déjà interdit à vie d’exercice de la médecine) à 2 ans de prison avec sursis et enfin les deux autres accusés, M. et Mme Ohl, à 6 mois de prison avec sursis.