Missionnaire mormon en France

Gabrielle Maréchaux, étudiante en journalisme à l’IEP de Paris, s’est vu décerner le prix AJIR1 2018 pour son enquête sur « La vie des missionnaires mormons en France ».


Considérant les contraintes imposées par le culte mormon à ses adeptes, l’étudiante s’est intéressée plus particulièrement au cas des missionnaires envoyés à l’étranger pour répandre la foi. Elle s’est demandée comment ces jeunes missionnaires, auxquels sont interdits le tabac, le café, l’alcool et les relations sexuelles avant le mariage, arrivent à s’adapter à la vie en France.

Rite de passage obligatoire, la mission à l’étranger dure un an pour les filles et deux ans pour les garçons. Le coût de la mission, 400 dollars par mois, quelle que soit la destination, est pris en charge par le jeune missionnaire lui-même qui la finance souvent en travaillant. Les jeunes mormons ne sont pas lâchés dans la nature sans avoir au préalable suivi une formation au siège mondial de l’Église à Salt Lake City. Durant six semaines, les jeunes révisent leur évangile, prennent des cours de langue et s’initient à la culture du pays visité. Arrivés à destination, leur apprentissage se poursuit. Invitée au siège parisien de l’Église, Gabrielle Maréchaux a assisté à un jeu de rôle ayant pour objectif de les préparer à convertir les non mormons.
Dans leur quotidien rien n’est laissé au hasard. Du lever à 6h30 au coucher à 23h30, chacune de leur action est encadrée par les directives d’un petit livre blanc appelé le « Guide du missionnaire ». Selon les règles édictées dans le guide, ils n’ont l’autorisation d’envoyer qu’un mail par semaine à leur famille et ne peuvent les contacter que deux fois par an au téléphone, pour Noël et la fête des mères.

Rien ne doit les détourner de leur objectif et, lors de son enquête, Gabrielle Maréchaux a noté leur obsession pour l’évangélisation. Pressés par le temps dévolu à leur mission, ils consacrent toute leur énergie à la propagation de leur religion et ils sillonnent deux par deux tout le territoire, à la fois pour se soutenir mutuellement, mais aussi pour se surveiller.

(Source : La Croix, 08.02.2019)

1. Association des journalistes d’information religieuse.