Lumière sur la face cachée de Thomas Philippe

La communauté de L’Arche a rendu publiques les conclusions d’une enquête canonique portant sur les agissements de l’un de ses membres fondateurs, le dominicain Thomas Philippe. Vingt ans après sa mort, l’Église a reconnu qu’il s’était rendu coupable d’abus sexuels dans le cadre d’accompagnements spirituels.

La communauté de L’Arche, fondée par Jean Vanier en 1964, est une organisation internationale se consacrant aux personnes handicapées. Quelques années auparavant, le fondateur avait rencontré Thomas Philippe qui deviendra son accompagnateur spirituel et lui fera découvrir le monde du handicap. La communauté avait reçu des plaintes en juin 2014 mais Thomas Philippe étant décédé, aucune poursuite civile ou pénale n’a pu être engagée.

Dans une lettre adressée aux membres de la communauté le 28 avril 2015, on peut lire : « Thomas Philippe a eu des agissements sexuels sur des femmes majeures, par lesquels il disait rechercher et communiquer une expérience mystique. […] Ils attestent une emprise psychologique et spirituelle sur ces femmes auxquelles il demandait le silence car, selon lui, cela correspondait à des grâces particulières que personne ne pouvait comprendre ». 

Patrick Fontaine, l’un des signataires, précise : « L’enquête a permis de confirmer que les témoignages étaient dignes de foi […] Après sa conclusion, deux autres victimes se sont déclarées. Il est possible qu’il y en ait d’autres ».
 

 Jean Vanier fondateur de L’Arche se dit satisfait que la lumière ait été faite sur ces « graves zones d’ombre » de la communauté. Il assure n’avoir jamais été au courant des agissements du dominicain. Pourtant, en 1956, ce dernier avait déjà fait l’objet de graves sanctions canoniques pour des faits similaires. Jean Vanier admet avoir été mis au courant des ces faits mais avoir ignoré leur gravité.

(Source : La Croix, Céline Hoyeau, 15.10.2015)