La ville de Montréal réclame 117 000 dollars à la Scientologie pour les taxes foncières non payées. Ce contentieux concerne un bâtiment censé être dédié au culte mais qui reste inoccupé depuis son acquisition en 2007. Ce cas n’est pas isolé. Dans une trentaine de villes dans le monde, la Scientologie possède des bâtiments destinés à devenir des Ideal Org1 qu’elle n’occupe pas.

Ces investissements immobiliers effectués dans le milieu des années 2000 se seraient soldés par des démolitions, des abandons ou des reports d’occupation des lieux.
Au Royaume-Uni, des courriels publiés sur le blog de Mike Rinder, ancien porte-parole de la Scientologie, affirment que l’organisation récolterait des fonds pour la destruction de l’Ideal Org de Birmingham.
À Bulawayo, au Zimbabwe, des squatteurs et des proxénètes occuperaient le bâtiment acquis par la Scientologie en 2007.

La même année, aux États-Unis, la controverse naît au sujet d’un édifice de Kansas City, acheté 5 millions de dollars pour lequel la Scientologie a obtenu une exemption de taxes foncières alors qu’elle n’occupe pas le bâtiment.
Au Canada, des locaux à Montréal, Toronto et Winnipeg sont toujours inoccupés.
En 2004, David Miscavige, leader de la Scientologie, avait annoncé l’édification de 70 nouvelles Ideal Org. Dix ans plus tard, près de la moitié de ces projets est toujours en suspens.
Selon le journaliste américain Tony Ortega, c’est le même scénario depuis les années 1990. La Scientologie décide d’implanter une Ideal Org dans une ville où elle est déjà installée et lance des campagnes de financement, auprès des adeptes, pour acheter des bâtiments, puis d’autres pour les rénover. Les scientologues peu nombreux s’essoufflent. Tony Ortega estime que le nombre de scientologues serait passé de 100 000 membres en 1990 à 40 000 aujourd’hui. Il pense également que ces investissements massifs seraient destinés à attirer de nouveaux adeptes.

Izhar Perlman a quitté la Scientologie en 2004. Il a créé un blog, Idle Orgs- idle signifiant « inutilisé » en anglais – qui répertorie tous les bâtiments abandonnés. Il pense que « ces bâtiments sont une excuse pour soutirer de l’argent aux membres » en leur faisant croire qu’ils participent ainsi à l’expansion de leur Église.

(Source : Journal Metro, 06 et 07.05.2015)

(1) Organisation idéale, grand centre scientologue