Les actes de pédophilie ne sont pas des péchés, ce sont des crimes

Louise Palmer vient de lever le voile sur son identité pour témoigner des abus sexuels qu’elle a subis dans les années 1980. Son agresseur n’est autre que son frère, Richard Davenport. Sa condamnation à 14 ans de prison, prononcée l’année dernière, es une victoire pour Louise ; mais elle continue de s’insurger contre l’attitude des membres de sa famille, adeptes des Témoins de Jéhovah, qui ont scandaleusement essayé d’étouffer l’affaire avant de la renier.

Les abus ont eu lieu entre 1982 et 1988, dès l’âge de 5 ans. Les viols ont cessé lorsque Louise fut en âge de tomber enceinte et Richard Davenport, de se faire prendre.
 

Tenue de se taire par un chantage affectif et les menaces de son frère, Louise a grandi avec ce lourd secret durant des années. En 2005, elle s’arme de courage pour en parler à son père, un « ancien » respecté dans sa congrégation. D’abord sous le choc, il part très vite chercher trois autres dirigeants pour entendre les allégations de Louise. Les quatre hommes lui interdisent d’en parler à la police et de demander de l’aide à l’extérieur de la communauté.

Louise finit par quitter la congrégation des Témoins de Jéhovah, acceptant de ne plus revoir ses parents qui avaient, de toute façon, fait le choix de soutenir leur fils et de renoncer à la protéger.
 

En août 2013, lorsqu’elle se décide à porter plainte à l’âge de 38 ans, ses parents prennent encore le parti de leurs fils, comme le jour du procès. Lors des audiences, Richard Davenport a commencé par nier la vérité puis s’est trahi par de nombreuses contradictions. Le jury est unanime sur sa culpabilité.
 

Louise a survécu à une enfance dominée par la peur et par la foi de ses parents qui plaçaient Jéhovah audessus de tout. Aujourd’hui mère de deux enfants, elle ne pardonne pas à la sienne de l’avoir abandonnée.
Louise a refait sa vie. Elle a poursuivi des études de criminologie et a pour objectif d’aider d’autres victimes et de les encourager à se manifester. Rejointe par d’autres victimes, elle se bat pour que les Témoins de Jéhovah ne considèrent plus les abus et les maltraitances sur enfants comme un péché mais bien comme un crime.

(Source : Birmingham Mail, 11.10.2015)