Le dossier « Miss Lovely »

Au début des années 1970, Paulette Cooper était une brillante journaliste. Elle a adhéré à la Scientologie pour y rejoindre un ami. Lorsqu’elle a ouvert les yeux sur l’organisation, elle s’est confiée à un magazine anglais. Le harcèlement a commencé peu de temps après… Elle a publié l’un des premiers ouvrages critiques sur le groupe, Le scandale de la Scientologie.

Paulette Cooper a compris que l’article était paru lorsqu’elle a reçu la première menace de mort. La Scientologie l’a poursuivie partout dans le monde et elle a dû subir 50 jours d’audition. La secte a ensuite envoyé des lettres de dénigrement à ses connaissances l’accusant de se prostituer, d’être porteuse de maladies vénériennes. Les scientologues ont dénoncé de prétendues perversions sexuelles. Des parents ont reçu un courrier accusant Paulette Cooper d’avoir agressé sexuellement leur fillette de deux ans.

L Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie, a décrété que les ennemis de la Scientologie pouvaient être attaqués par tous les moyens possibles. Dans le cadre de cette politique nommée Fair Game, la Scientologie a tenté d’obtenir l’incarcération de Paulette Cooper en récupérant ses empreintes digitales et en les utilisant dans une affaire de crime terroriste.
Elle a été arrêtée et menacée d’une condamnation à 15 ans de prison.
Le FBI a réussi à la disculper. Il a découvert que le dossier « Cooper » avait un nom de code donné par Hubbard lui-même : Miss Lovely.
Pour supporter ces jours de cauchemar, Paulette Cooper a sombré dans l’alcoolisme et les médicaments.
Trente ans plus tard, le journaliste Tony Ortega a découvert de nouvelles informations. La surveillance de Paulette Cooper était impressionnante et a certainement coûté des millions de dollars à l’organisation.
La Scientologie n’a jamais présenté d’excuses publiques à Paulette Cooper. Seul un ex-membre, Len Zinberg, lui a adressé un message pour s’excuser d’avoir contribué à son harcèlement, à sa diabolisation. Il estime que même si la Scientologie est une secte coercitive, chacun est responsable de ses actes.

Dans un communiqué, la Scientologie a prétendu que ses méthodes avaient changé et que le dossier « Cooper » était réglé. Mais pour Tony Ortega : « Ils ont conservé leurs vieilles méthodes. Ils terrorisent toujours psychologiquement les gens en les surveillant et en les intimidant. Ils sont juste plus prudents dans la manière de le faire ».

(Source : ABC.net, 17.07.2015)