Difficile d’être une femme chez les Frère de Plymouth

En Angleterre, Rebecca Stott, professeure de littérature à l’université d’East Anglia (Norwich) et spécialiste du darwinisme, a grandi au sein de la communauté des Frères de Plymouth. Elle témoigne de sa vie au sein du groupe dans un récit autobiographique publié aux éditions Fourth Estate en juin 20171.

Fondé à Dublin dans les années 1820, la communauté des Frères de Plymouth, également connus sous le nom d’Exclusive Brethren, s’est installée à Plymouth dans le Devon (Grande-Bretagne) avant de se disséminer à travers le monde. Elle compterait aujourd’hui près de 40 000 membres.

Rebecca Stott décrit un groupe chrétien protestant fondamentaliste très fermé et extrêmement conservateur. Le groupe qui possède ses propres écoles, vit tellement replié sur lui-même qu’elle ignorait que l’homme avait marché sur la Lune.

Les Frères vivent séparés du monde dirigé, selon eux, par Satan. Leurs croyances se basent sur une lecture littérale de la Bible représentant l’autorité suprême placée bien au-dessus de celle des hommes. Ils doivent se rendre à l’église chaque jour de la semaine, et trois fois le dimanche. Les membres n’ont pas de télévision chez eux, ni d’ordinateur personnel.
Les hommes occupent les postes clés et sont encouragés à créer leur propre entreprise, alors que le rôle dévolu aux femmes est très réduit. Elles sont soumises aux hommes. Lorsqu’elle était membre, Rebecca a mal vécu les interrogatoires, les dénonciations, les excommunications. Elle a vu des familles brisées, des personnes souffrir du syndrome de stress post-traumatique, certaines ayant même été jusqu’au suicide.

C’est son père, pourtant prédicateur influent, qui a décidé de quitter le groupe avec pour conséquence la désintégration de la famille. Inadapté à la vie hors du groupe, il a sombré dans le jeu et a commis des malversations financières. Quant à Rebecca, elle a réussi à se reconstruire et à se forger une personnalité créative et autonome, allant ainsi totalement à l’encontre des principes admis par le groupe.

(Sources : Plymouth Herald, 18.06.2017 & The Guardian Book, 27.06.2017)

1. In the days of rain : a daughter, a father, a cult, Rebecca Stott, Fourth Estate, juin 2017