Werner Schmidtke et environ 150 autres victimes de la secte Colonia Dignidad, soutenus par une association allemande des Droits de l’homme, demandent qu’une procédure judiciaire soit entamée contre Hartmut Hopp pour complicité d’abus sexuel sur 25 enfants. Ces actes ont été commis entre 1993 et 1997. Werner Schmidtlke faisait partie des enfants abusés.
Les victimes ont l’intention de poursuivre les Etats chilien et allemand pour ne pas les avoir protégés, malgré des décennies de mise en garde sur ce qui se passait à l’intérieur de la secte.
Hartmut Hoop était le bras droit du gourou de la secte « Colonia Dignidad », Paul Schaefer. C’est en 1961 que ce dernier, ex-caporal nazi avait fondé cette enclave allemande de 13.000 hectares au Chili, avec 300 compatriotes. Après le coup d’état d’Augusto Pinochet, le 11 septembre 1973, la secte deviendra l’un des centres de détention et de torture pour la Dina, la police secrète du dictateur. En mai 2006, Paul Schaefer avait été condamné à une peine de 20 ans de prison pour abus sexuel sur les 25 enfants. Emprisonné dans une prison chilienne, il y est décédé en 2010.
En 2011, au Chili, Hartmut Hoop a été reconnu coupable de complicité d’abus sexuel et condamné à cinq ans de prison mais il s’était enfui en Argentine, puis en Allemagne. En janvier 2012, Hartmut Hoop était également condamné pour sa participation aux actions de la police secrète, la DINA, dans l’enceinte de la Colonia Dignidad. A cette date, H. Hoop avait déjà fui le Chili.
Le Chili a déposé une demande d’extradiction mais le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré que Harmut Hoop ne pouvait pas être extradé. Pour Werner Schmidtke, Harmut Hoop est un lâche pour ne pas avoir dénoncé ce qui se passait dans la secte. Il croit que H. Hoop sait où l’argent de la secte a été dissimulé. Il soutient que cet argent devrait aller aux victimes de Paul Schaefer.
Pour le moment, Harmut Hoop garde « un profil bas » et est libre de se déplacer en Allemagne ou même de quitter le pays mais il ne le fera probablement pas car il courrait le risque d’être extradé vers le Chili.
Source : D’après traduction de « Insight : German sect victims seek escape from Chilean nightmare past, Reuters, Stephen Brown & Oliver Ellrodt, 09.05.2012 & LeParisien.fr, 26.04.2010
