Acharnement judiciaire contre Grégoire Perra ?

Le 8 juillet 2021, Grégoire Perra comparaissait devant le tribunal judiciaire de Strasbourg. Il était attaqué en diffamation pour la quatrième fois par une émanation de l’Anthroposophie pour le texte intitulé « Mon expérience de la médecine anthroposophique » qu’il avait publié le 7 octobre 2018 sur son blog.

Cet ancien élève et ancien professeur d’une école Steiner qui dénonce depuis une dizaine d’année les dérives du mouvement, a déjà été la cible de trois autres procès depuis la publication de ce texte. Il en a déjà gagné deux et attend le verdict du troisième

Cette nouvelle attaque en diffamation a été portée par le Conseil national professionnel des médecins à expertise particulière – section médecine anthroposophique. Si le nom est ronflant, il s’agit en fait d’une simple association et non d’un organisme officiel.

Seul journaliste présent le jour de la comparution de Grégoire Perra, Antonio Fischetti, du journal Charlie Hebdo, voit dans ce procès un enjeu important pour la liberté d’expression et le droit de « critiquer des médecines ésotériques ». Même si son but est de juger du caractère diffamatoire ou non des propos tenus par Grégoire Perra, pour le journaliste, il « s’inscrit dans un combat pour une « laïcité scientifique » ».

Après avoir dénoncé un « texte truffé d’injures publiques » et la « haine tenace qu’il [Grégoire Perra] a contre l’anthroposophie », Maître Grégory Thuan, l’avocat de l’accusation, a plaidé le sérieux de la médecine anthroposophique, passant sous silence ses fondements ésotériques.

Pour Maître Marc François, défenseur de Grégoire Perra, il s’agit en réalité « d’une des déclinaisons de la pensée de Rudolf Steiner – qui n’était pas médecin –, appliquée à la médecine ». Pour lui, que Grégoire Perra puisse critiquer la médecine anthroposophique relève d’un « débat d’utilité publique ».

Antonio Fischetti voit dans ce procès des similitudes avec les attaques de mouvements religieux subies par Charlie Hebdo où le problème n’était pas l’existence de Dieu, mais le droit de se moquer des croyances. Pour lui « la médecine anthroposophique est une pseudoscience qu’il est salutaire d’avoir le droit de blasphémer pour préserver la médecine des pollutions religieuses ».

(Source : Charlie Hebdo 15.07.2021)