Comment fabriquer de faux souvenirs avec une question

Sciences & pseudo-sciences, 18 juin 2013

Une expérience menée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Utrecht aux Pays Bas a consisté à démystifier le mythe selon lequel la mémoire humaine fonctionnerait comme un enregistreur ou une caméra vidéo.


L’expérience a été effectuée sur 249 soldats envoyés en Afghanistan. Les chercheurs leur ont demandé s’ils se souvenaient d’une attaque dont ils auraient été victimes. Deux mois plus tard, huit soldats ont dit se souvenir de l’évènement et sept mois plus tard, 26 % d’entre eux s’en sont souvenus. Or cette attaque était fictive. Dans le cas présent, c’est une question et non une affirmation qui a induit le faux souvenir.

L’auteur de l’article rappelle qu’Elisabeth Loftus[Elisabeth Loftus, Katherine Ketcham, Le Syndrome des Faux Souvenirs, Editions Exergue, 1997]], experte dans ce domaine, avait même donné « la recette » de la fabrication des faux souvenirs. Ses recherches avaient permis de dénoncer l’induction qu’opèrent certains thérapeutes chez certains de leurs patient venus les consulter pour des problèmes existentiels et qui, souvent en quelques séances, « retrouvent » des souvenirs d’abus sexuels commis sur eux par des membres de leur famille. Dans plus de deux cents procès de parents accusés sur la base de souvenirs « retrouvés », Elisbeth Loftus a pu apporter le témoignage fondé sur ces expériences, que tous les souvenirs « retrouvés » en psychothérapie ne sont pas nécessairement vrais.

Source : Science… & pseudo-sciences, Brigitte Axelrad[1], 18.06.2013

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[1] Brigitte Axelrad, « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée », Editions book-e-book, 2010