Commission d’enquête sur l’influence des mouvements sectaires dans le domaine de la santé

Sénat

La commission d’enquête a tenu sa réunion constitutive le 10 octobre 2012. Présidée par Alain Milon, elle réunit 21 membres.


Selon la Miviludes, près de 400 pratiques « non conventionnelles à visée thérapeutique » sont proposées en France. Si elles ne s’accompagnent pas toutes de « manipulation », ces pratiques sont « une véritable porte d’entrée pour les mouvements sectaires », estime le rapporteur de la commission, le sénateur Jacques Mézard.

Les premiers travaux de la commission ont mis à jour « une certaine apathie » des administrations sur le sujet des dérives sectaires infiltrant le domaine de la santé.
Premier auditionné par la commission, Serge Blisko, président de la Miviludes, rapporte une « atomisation du phénomène sectaire », notamment dans le domaine de la santé. Il appelle les dirigeants des structures sanitaires et sociales à être « extrêmement attentifs » au contenu des formations proposées à leurs personnels, notamment en matière de gestion du stress.

Par ailleurs, plusieurs administrations sont invitées « à redoubler de vigilance ». La Miviludes a signalé 42 « pratiques suspectes » aux Agences Régionales de Santé (ARS) et certaines ont, plus que d’autres, « une sensibilité sur cette question », ajoute Serge Blisko. Il rappelle qu’une circulaire du 23 juillet 2010 demandait à chaque directeur général d’ARS de désigner un agent référent en matière de lutte contre les dérives sectaires dans les établissements et services médico-sociaux. La liste nominative de ces référents a été réclamée en vain plusieurs fois au ministère de la Santé, explique Serge Blisko qui ajoute qu’il craint que la liste « ne soit très courte ». Cette « inertie administrative » est « perçue par les charlatans de la santé comme une sorte d’autorisation tacite » à agir.

Quant au ministère de la Santé, il est « également mis en cause ». Serge Blisko rappelle qu’un arrêté du 3 février 2009 avait créé un « groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique » auprès du directeur général de la santé (DGS), groupe chargé de distinguer les techniques dangereuses des méthodes prometteuses. Le rythme de travail doit s’y accélérer, demande le président de la Miviludes.

De son côté, la Direction générale de la santé répond que les premières fiches sur des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique devraient être mises prochainement sur le site internet du ministère de la santé, soulignant que les évaluations des différentes pratiques « nécessitent un travail important, qui est donc long ». « Un délai malheureusement profitable aux gourous charlatans », conclut l’article.

Source : La Gazette SantéSocial.fr, Olivier Bonnin, 04.11.2012

Charlatans de la santé : la sénatrice s’alarme

Catherine Droche, sénatrice de Maine-et-Loire et membre de la commission d’enquête sur les mouvements sectaires dans le domaine de la santé, trouve que le développement de pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique sans fondement scientifique « pose aujourd’hui une réelle question de santé publique ». Ainsi 4.000 thérapeutes autoproclamés « n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre ».

Le phénomène est alarmant, ajoute la sénatrice, car la plupart du temps, les victimes sont en situation de grande vulnérabilité. Ainsi, les tribunaux correctionnels condamnent régulièrement des « charlatans de la santé » pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger, exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie…

Source : www.cholet.maville.com, 16.11.2012

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