Belgique / Point de vue sur l’ostéopathie

Les organisations professionnelles et des formations académiques belges ont fait savoir à la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, qu’ils ne sont pas favorables à la reconnaissance de cette thérapie alternative, sans aucun fondement scientifique. Ils ont tous co-signé un document par lequel ils s’opposent à :
 

  • la reconnaissance d’une thérapie non conventionnelle pour laquelle il n’existe pas de preuve scientifique suffisante,
  • la reconnaissance au niveau fédéral d’une profession dans les soins de santé sans qu’un contenu qualitatif de l’enseignement ne puisse être garanti au niveau des Communautés,
  • la reconnaissance d’une composante spécifique de l’ostéopathie qui est de ce fait tirée de son contexte et de sa philosophie, de telle sorte que, pour le patient, la distinction avec la kinésithérapie régulière et plus particulièrement avec la thérapie manuelle devient trop vague,
  • la possibilité d’octroyer un accès direct à l’ostéopathie.

La principale opposition porte sur le fait qu’il n’existe pas à ce jour de preuve scientifique solide de l’efficacité de l’ostéopathie, de sa philosophie et de sa thérapie holistiques. L’ostéopathie repose sur des dogmes et ne peut être assimilée à la thérapie manuelle (kinésithérapie) qui fait l’objet d’un enseignement basé sur un raisonnement clinique, l’Evidence Based, et donne lieu à une évaluation systématique de la recherche scientifique.

Malgré l’avis de ces professionnels, la ministre prépare un arrêté royal en vue de la reconnaissance d’une « partie de l’ostéopathie » : sans remboursement dans un premier temps et à la condition d’une formation universitaire.

Mais les facultés de médecines et les formations de kinésithérapie flamandes, ainsi que d’autres universités wallones, ne semblent pas disposées à dispenser cette formation : l’enseignement académique ne pouvant, par définition, être basé que sur des résultats de recherches scientifiques.

Source : ActuKiné, 12.11.2013