Savoir décrypter l’information

N° 147 - Septembre 2020



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UGS : BULLES-147 Catégorie :

Description

Editorial

« La croyance est comme l’oxygène de la vie sociale. Elle est partout, souvent invisible et, en un sens, absolument nécessaire. » Parce que l’humain est un être cognitif qui a besoin pour survivre de se faire une représentation signifiante du monde. Et parce que notre vie sociale est fondée sur la confiance relative et raisonnable qui n’est rien d’autre qu’une manifestation de la croyance.1

Certains exploitent ce besoin de croire pour asseoir leur emprise sur des adeptes confiants et rendus dociles, à travers des pratiques charlatanesques, ou dans des mouvements sectaires nuisibles, prônant des théories parfois dangereuses. Mais comment savoir que l’on est face à de telles propositions ?

Quels indices auraient permis à la jeune femme qui témoigne ici d’imaginer l’envers du décor d’un mouvement prônant la non-violence et l’entraide ? De penser qu’un tel mouvement pouvait être dirigé par une personne usant de violence psychologique ? Comment pouvait-elle se douter que la vitrine humanitaire masquait un groupe réuni autour d’une doctrine ésotérique, sous l’autorité d’une directrice omnisciente et omniprésente ? Dans une vision utopique d’un monde proche de l’apocalypse, les adeptes initiés attendent avec un mélange de fascination, de crainte et d’impatience « l’évacuation », le jour « du Grand Passage » où, quittant leur enveloppe physique actuelle ils passeront sur « l’autre plan », dans une enveloppe rajeunie, car tous auront 33 ans (les aînés rajeuniront, les jeunes vieilliront).

Cette description ne peut laisser indifférents ceux qui, connaissant le phénomène sectaire, savent que ces croyances peuvent conduire à des situations à hauts risques. Les proches des adeptes, souvent tenus à distance sur ordre du gourou, sont désarmés car les arguments rationnels n’ont pas d’effet sur des croyances devenues radicales.

La prévention, c’est informer et alerter, comme le font les ex-adeptes qui témoignent « pour éviter à d’autres ce qu’ils ont vécu. » Mais c’est aussi éduquer au « doute méthodique », à l’esprit critique, pour s’informer sur l’envers du décor avant de s’y retrouver enfermé.

1 – Gérald Bronner in Préface de Croire à l’incroyable de Romy Sauvayre

 

Sommaire : 

  • Éditorial
  • L’esprit critique ou le doute méthodique – Analyse
  • Science et croyance sont-elles compatibles ?
  • Information et médias : décryptage
  • De l’entraide et la non-violence au viol psychologique
  • L’essentiel de l’actualité

Bulles N°147, septembre 2020

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