L’association sud-coréenne Heavenly Culture, World Peace, Restoration of Light, plus connue sous son acronyme HPWL, a fait une apparition à Dubai dans le cadre d’une « tournée » au Moyen-Orient. Ce mouvement qui se présente comme une organisation mondiale pour la paix est dirigé par Lee Man-Hee. Il serait la façade humanitaire d’un autre mouvement à caractère religieux, Shincheonji, Église de Jésus Temple du Tabernacle du témoignage (CSJ) dont Lee Man-hee serait le leader autoproclamé. Ses adeptes pensent que leur leader est immortel, la réincarnation de Jésus. Ses détracteurs pensent plutôt qu’il s’agit du gourou d’un groupe sectaire.
Zackary Downey, un ancien professeur d’anglais en Corée du Sud, dénonce les pratiques du groupe envers les adeptes : « les dirigeants disent qu’ils ne doivent plus voir leur famille, ni même leur parler. Ils sont coupés de l’extérieur ». Les jeunes (surtout étrangers) sont recrutés par les membres de la CSJ dans les salles de sports ou les clubs de photographies. Comme la Scientologie, l’organisation suit de près les membres qui émettraient des commentaires négatifs à son sujet.
À Dubai, les représentants d’HPWL auraient rencontré une trentaine de chefs religieux. Sa porte-parole, Gloria Kim, a déclaré que tous « font un effort pour trouver des réponses pour la paix à travers les Saintes Écritures ». Elle réfute le caractère sectaire de son mouvement : « Regardez ces jeunes qui travaillent pour la paix avec M. Lee, ont-ils des visages de personnes capturées, séparées de leurs familles par la force ? »
Lee Man-Hee, qui ne faisait pas partie de la délégation, saisit chaque occasion de se faire photographier avec des dirigeants politiques et des figures emblématiques. Ses détracteurs pensent que ses actions visent uniquement à faire connaître son église et à accroître sa popularité.
La campagne de HWPL a commencé en 2013 avec une petite marche pour la paix. Aujourd’hui, le groupe est international ; il comporte 384 associations dans 86 pays. Il y a également 100 groupes constitués exclusivement de femmes dans seize pays.
Pamela Chrabieh, professeur à l’Université américaine de Dubaï, titulaire d’un doctorat en théologie et en sciences des religions pense que la CSJ doit être sérieusement surveillée.
(Source : The National, 29.05.2015)