Une psychologue scolaire coupable de prosélytisme ?

Une psychologue scolaire a comparu devant la cour d’appel d’Orléans pour suspicion de harcèlement sur deux jeunes élèves. Ses méthodes ont plongé l’un d’eux dans « un mal-être ».

Victime de harcèlement par ses camarades, un collégien de douze ans s’était tourné vers la psychologue scolaire. Dans le cadre de ses consultations, cette dernière invitait cet élève à chasser les mauvais esprits, puis le menaçait de représailles sous forme de SMS s’il parlait.  Elle avait également recommandé à la mère du garçon d’aller consulter un prêtre pour tenter un exorcisme.

Jusqu’à présent la praticienne avait été bien notée. Elle exerçait dans quatre établissements à Orléans. Elle avait toutefois pour habitude de remettre aux élèves qui venaient la consulter des objets religieux (des médailles, des images ou des brochures) qui selon elle servaient à « rassurer, aider et protéger ». Une autre élève de douze ans décrit des faits similaires. L’avocate de cette enfant a évoqué lors de l’audience une aspersion d’eau bénite. Absente à l’audience, mais représentée, la prévenue  nie les menaces de représailles et l’aspersion d’eau bénite. Elle reconnaît en revanche « une faute déontologique » et un comportement inapproprié au sein d’un établissement public. 

A propos du jeune garçon, l’avocat général Luc Belan rapproche le comportement de la psychologue de celui d’un « gourou dans une dérive sectaire : elle allait le chercher dans sa classe, elle a fait pression volontairement ». L’avocat de la psychologue rappelle quant à lui que « l’inspection académique a conclu à des pratiques inadaptées mais pas d’intention prosélyte et d’endoctrinement des élèves ». Le délibéré aura lieu le 31 octobre.  

(Source : lanouvellerepublique.fr, 10.09.2022)

  • Auteur : Unadfi