Une présence controversée en prison

Au Canada, des bénévoles de l’Église de scientologie animent des discussions au sein d’un pénitencier fédéral. Et ce, malgré les interdictions de prosélytisme. Cette « tolérance » suscite des interrogations et des critiques.

Des « ministres volontaires » de l’Église de scientologie interviennent chaque semaine dans l’établissement pénitentiaire de Drummond, avec l’aval du Service correctionnel Canada (SCC). Officiellement, ces échanges ne visent pas à convertir les détenus mais la présence de ce mouvement, non reconnu comme une religion au Canada et pointée du doigt par la Miviludes en France, alimente les préoccupations. Au-delà des rencontres, des dizaines de cours par correspondance ont été proposés. Ce que confirment les Scientologues dans une publication Facebook datée de fin décembre.


Si le SCC assure surveiller les activités spirituelles en prison et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’intimidation, certains s’inquiètent d’une infiltration progressive du mouvement dans les institutions publiques. Michel Laflèche Francœur, ancien adepte, dénonce « une stratégie de relations publiques » orchestrée par la hiérarchie de la Scientologie. Sur son site internet, l’Église de scientologie de Montréal explique que ses ministres « font plus que fournir de l’attention et de la compassion aux nécessiteux (…), ils offrent leurs compétences dans l’application des méthodes de Scientologie ».


Le Québec n’échappe pas à la campagne internationale de recrutement de l’Église de scientologie. Le public est appâté par des tests de personnalité gratuits, des témoignages vidéo, des conférences d’introduction ou encore des cours de « dianétique ». En France, l’offensive préoccupe la Miviludes qui a lancé un avertissement. Au Canada, l’Église internationale de scientologie compte une vingtaine de publicités différentes actives dans le réseau de Meta, qui englobe notamment Facebook et Instagram.


(Source : La Presse, 25.01.2025)

  • Auteur : Unadfi